Cinq personnes soupçonnées du meurtre de la prostituée trans Vanesa Campos, mi-août, dans le bois de Boulogne, ont été mises en examen et placées en détention provisoire, a indiqué lundi une source judiciaire.
Le meurtre avait suscité l'indignation et la mobilisation des associations LGBT. Cinq personnes soupçonnées d'avoir tué dans la nuit du 16 au 17 août Vanesa Campos, une prostituée trans, dans le bois de Boulogne, ont été mises en examen et placées en détention provisoire.
Huit personnes avaient été interpellées le 21 août et cinq d'entre elles ont été mises en cause pour "meurtre commis en bande organisée" et "vols en réunion avec dégradations" dans le cadre de cette enquête confiée à la brigade criminelle, a indiqué une source judiciaire à l'AFP, lundi 27 août.
Vanesa Campos, une travailleuse du sexe de 36 ans d'origine péruvienne, avait été tuée alors qu'elle tentait d'empêcher plusieurs hommes de dépouiller un client dans ce haut lieu de la prostitution parisienne. De source proche du dossier, la victime a été tuée par balle.
Ce meurtre a suscité l'émoi de plusieurs associations, qui ont dénoncé, lors d'un rassemblement en son hommage, l'inertie des pouvoirs publics et la "responsabilité politique" liée à la loi d'avril 2016 qui a notamment introduit la pénalisation des clients des prostitués.
Les organisations, dont l'association de défense des personnes trans Acceptess-T, demandent l'abrogation de ce texte qui ferait baisser les revenus des prostituées et les obligerait à exercer dans des endroits plus isolés, à l'écart de la police, où elles sont davantage exposées aux agressions.
Alors que les associations dénonçaient le silence du gouvernement depuis le meurtre, le secrétariat d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes a tweeté vendredi un message de condoléances de Marlène Schiappa adressé aux proches de la victime. "Toutes les femmes doivent être protégées des violences sexistes et sexuelles, toutes ces violences doivent être condamnées", a déclaré la secrétaire d'État.