Comme tous les présidents avant lui, Emmanuel Macron revêt parfois à l’étranger son costume de VRP du Made in France. Lors de son déplacement au Qatar jeudi 7 décembre, le président de la République a parsemé son sillage présidentiel de quelques très bonnes nouvelles pour un certain nombre de groupes français du transport et de la défense, au premier rang desquels RATP, SNCF et Dassault Aviation. Au total, c’est plus de 11 milliards d’euros de contrats confirmés ou annoncés – 11,1 milliards précisément – qui tombent dans l’escarcelle de l’industrie française.
Ce déplacement au Qatar intervient après celui effectué le 8 novembre aux Emirats arabes unis, où Emmanuel Macron était venu inaugurer le musée du Louvre d’Abu Dhabi, mais surtout après sa rencontre avec Mohammed Ben Salman, le prince héritier et nouvel homme fort d’Arabie Saoudite. Cette visite impromptue à Riyad, effectuée dans la foulée du déplacement aux Emirats et qui n’était pas prévue au programme du président français, a été très mal perçue par l’Iran, l’autre puissance régionale, engagée dans un bras de fer à distance avec le royaume wahhabite.
En se rendant rapidement dans le riche émirat gazier, Emmanuel Macron entend apaiser ce début de tension avec Téhéran et « montrer que la France ne choisit pas un camp contre un autre », explique-t-on à l’Elysée. Depuis le 5 juin, le Qatar fait l’objet d’un blocus économique et diplomatique de la part de ses voisins sunnites du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, qui l’accusent de soutenir des groupes extrémistes et d’être trop proche de l’Iran chiite.
Expertise tricolore dans le transport public
La venue d’Emmanuel Macron permet de mettre en avant l’expertise tricolore dans le transport public.Jeudi, un protocole d’accord a été dévoilé par Qatar Rail, l’autorité organisatrice des transports locale. Il stipule que l’exploitation du métro de Doha, la capitale, est confiée à RKH Qitarat – une coentreprise constituée de la RATP et de la SNCF (via leurs filiales RATP Dev et Keolis) pour 49 %, d’une part, et de la société qatarie Hamad Group (51 %), d’autre part.
La prise est belle : un marché de 3 milliards d’euros sur vingt ans, gagné aux dépens des meilleurs spécialistes du transport public. Concouraient en effet l’allemand Arriva, le hongkongais MTR, le britannique Serco, le japonais JR-West/Mitsubishi et le français Transdev.