Elle avait rencontré le grand imam d'Al Azhar au Caire, en 2015, sans porter le voile et elle ne voyait aucune raison de le faire, mardi à Beyrouth, pour s'entretenir avec le grand mufti de la capitale libanaise. La rencontre entre Marine Le Pen et Abdellatif Deriane a donc été annulée au dernier moment. «Vous transmettez au grand mufti ma considération, mais je ne me voilerai pas», a expliqué la candidate à la présidentielle avant de rebrousser chemin.
Selon ses proches, Marine Le Pen avait accepté de se rendre à cet entretien en pensant qu'une dérogation à la règle du port du voile était possible, selon certains indications qui lui auraient été transmises sur place. A-t-elle saisi l'occasion de cette annulation pour en faire un geste politique? «C'est un beau message d'émancipation et de liberté envoyé aux femmes de France et du monde» a répondu au Figaro Florian Philippot, le vice-président du Front national, en expliquant qu'il était «hors de question» pour Marine Le Pen d'apparaître voilée au Liban.
«Un comportement inconvenant»
Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite au Liban présidée par le mufti, a déclaré mardi dans un communiqué que «son bureau de presse avait informé la candidate à la présidentielle, par l'intermédiaire d'un de ses collaborateurs, de la nécessité de se couvrir la tête lors de sa rencontre avec son éminence (le mufti) selon le protocole de Dar al-Fatwa». L'institution sunnite a ajouté que «les responsables de Dar al-Fatwa ont été surpris par son refus de se conformer à cette règle bien connue». Elle exprime ses regrets «pour ce comportement inconvenant pour des réunions pareilles».
Lors de la présentation de ses 144 engagements présidentiels à Lyon, début février, la candidate avait promis de «promouvoir la laïcité», de «lutter contre le communautarisme» et d'inscrire dans la Consitution le principe selon lequel la République ne «reconnaît aucune communauté».
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