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Le mariage du prince Harry avec l’actrice Meghan Markle entraîne des spéculations sur les éventuels retombées économiques pour le Royaume-Uni. Les uns misent sur plus d’un milliard d’euros pour le pays, les autres sur rien ou presque.

Des tasses de thé ornées du sourire impeccable de Meghan Markle, des préservatifs "dignes d’un prince" : la machine à récupération mercantile du mariage royal entre le prince Harry et l’actrice américaine tourne à plein régime alors que la date des noces, le samedi 18 mai, approche.

À Londres, le petit commerce, les bars et restaurants, les professionnels du tourisme espèrent tous remplir leurs caisses grâce au “royal wedding”. Le Centre for Retail Research, un institut de recherche britannique sur la vente au détail, estime que la liesse et les festivités apporteront 120 millions de livres sterling (137 millions d’euros) en plus aux commerçants britanniques.

Bières, touristes et fashionistas

Au pays des pubs, les dépenses en repas et boissons pour fêter l’événement devraient s’élever à 35 millions de livres sterling (40 millions d’euros) sur le week-end, d’après les projections de l'institut. Les ventes de souvenirs rapporteraient 30 millions de livres (34 millions d’euros). Une ruée sur les tabliers “Harry & Meghan” (12 livres, soit 13,7 euros), les pièces de monnaie commémoratives (13 livres, soit 15 euros) ou encore des timbres spéciaux (1,44 livres les quatre, soit 1,66 euros) serait à prévoir, mesure le cabinet. La vente de livres - de coloriages pour enfants ou biographie pour les plus grands - pourrait rapporter 10 millions de livres.

Enfin, il y aurait un effet Meghan Markle sur les fashionistas. Le style et les tenues de la future épouse princière leur donneraient des envies de refaire leur garde-robe, suppose le Centre for Retail Research. Elles seraient ainsi prêtes à dépenser 45 millions de livres sterling (51,6 millions d’euros) pour ressembler à la nouvelle star de la maison Windsor.

Mais l’effet positif de l’union pourrait aller au-delà de l'achat de souvenirs et de pintes de bière. L’impact sur l’économie du pays serait de 1,15 milliard d’euros pour 2018, d’après Brand Finance. Pour ce cabinet britannique d’étude de marché, cette union aurait un effet “feel good” (bonne humeur) sur le pays et doperait l’économie à l’optimisme pendant plusieurs mois. Enflammés par ce mariage, les Britanniques deviendraient plus enclins à dépenser et pas seulement pour s’offrir des assiettes décorées de la photo d’Harry et Meghan.

Cette union serait aussi une aubaine pour l’image du Royaume-Uni dans le monde. Les touristes devraient ainsi être plus nombreux à venir visiter le pays… Surtout les Américains, désireux de (re)découvrir le pays d’adoption de leur actrice devenue princesse. Ce qui se traduirait par 600 millions de livres sterling (688 millions d’euros) de bénéfices liés au tourisme et à la vente de produits britanniques.

Le précédent William et Kate

Dans un pays qui souffre toujours de la gueule de bois post-Brexit et dont la croissance tourne au ralenti (0,1 % au premier trimestre 2018), il est tentant de prêter des vertus économiques miraculeuses à un événement comme le mariage royal. Mais attention aux spéculations, juge le cabinet d’audit EY (Ernst & Young). “Ne surestimons pas l’impact d’un tel événement”, prévient Howard Archer, l’économiste en chef d’EY ITEM Club, l’institut de prévision économique du cabinet. Interrogé par la chaîne britannique BBC, il affirme que l’éventuel bénéfice économique ne serait que très temporaire.

Une comparaison avec le dernier mariage royal - celui du prince William et de Kate Middleton en avril 2011 - suffit à tempérer tout optimisme. Il n’a pas eu d’impact significatif sur l’économie britannique, avait conclu l’Office britannique des statistiques (ONS). Le commerce avait certes connu un bon mois d’avril - avec près de 107 millions de livres sterling (122,3 millions d’euros) de ventes attribuables à la cérémonie -, mais il avait été compensé par une forte baisse de la consommation le mois suivant. L’euphorie consumériste n’avait duré que quelques semaines.

Des touristes avaient bien fait le déplacement en 2011 pour assister aux festivités, cependant l’ONS n’avait pas trouvé de différence notable avec un mois d’avril sans “royal wedding”. Un tel événement peut aussi servir de repoussoir aux allergiques au bling-bling royal, a expliqué à la chaîne américaine CNN Olivier Jager, PDG de Forwardkeys, un cabinet d’étude américain spécialisé dans le tourisme aérien.

Il n’y a qu’un point sur lequel tout le monde s'accorde : la famille royale a bien fait de choisir un samedi pour célébrer les noces. En 2011, William et Kate s’étaient unis en semaine pour le plus grand malheur de l’économie : le jour, qui avait été déclaré férié pour tous, avait coûté un milliard de livres sterling (1,14 milliard d’euros) rien qu’en transactions financières non-réalisées.


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