Manuel Valls n'exclut pas d'utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter au Parlement le projet de loi contesté sur le Travail, indique-t-il dans une émission diffusée vendredi soir sur Public Sénat.
"Il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel", déclare le Premier ministre dans un enregistrement visionné par l'AFP de l'émission "Bibliothèque Médicis", où il réaffirme toutefois sa "volonté de convaincre" sa majorité.
"Nous verrons la semaine prochaine mais ce texte doit passer", affirme encore le chef du gouvernement.
M. Valls était interrogé sur le fait de savoir s'il utiliserait "tous les moyens constitutionnels" pour faire passer la loi, alors qu'une partie de la gauche lui demande d'exclure complètement d'avoir recours à l'article 49-3, qui permet de faire adopter un texte sans vote si le gouvernement échappe à une motion de censure.
Au détour de cette longue interview-portrait d'une heure présentée par Jean-Pierre Elkabbach, le Premier ministre est interrogé sur le projet de loi Travail et redit son attachement à ce qui est selon lui son "coeur", à savoir le renforcement du poids des accords d'entreprise par rapport à la loi, point contesté notamment par certains députés socialistes et des syndicats comme la CGT et Force ouvrière.
"Il faut faire confiance au dialogue social et aux partenaires sociaux, il faut faire confiance aux chefs d'entreprise et aux salariés, mais dans l'entreprise. Il y a une vision extrêmement centralisatrice, jacobine, qui ne correspond pas à la réalité, qui existe dans une partie du syndicalisme français comme dans la gauche française et aussi c'est vrai du côté du patronat", a critiqué M. Valls.
"L'idée même que la négociation doive avoir lieu dans l'entreprise c'est au coeur du texte, c'est au coeur même de la philosophie du texte. Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir de discussion, mais ça c'est le coeur", a-t-il plaidé.
Pour le Premier ministre, "ce texte sur la réforme Travail est un texte important. L'immense majorité des députés socialistes soutient ce texte mais ceux qui ont une autre conception du dialogue social veulent voter contre. Donc nous verrons la semaine prochaine mais ce texte doit passer", affirme encore le Premier ministre dans cette émission qui sera diffusée à 22H00...
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