L'Assemblée a rejeté sans surprise jeudi une motion de censure de droite contre le gouvernement sur la loi travail, dans un climat tendu dans l'hémicycle et entre socialistes, de même que dans la rue.
Des manifestations ont eu lieu un peu partout en France, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl. Cette cinquième journée de mobilisation contre le projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri a été moins suivie et parfois émaillée de violences.
Deux jours après le recours à l'arme constitutionnnelle du 49-3 pour forcer l'adoption du texte controversé, seuls 246 députés ont voté la motion LR-UDI, alors qu'il en aurait fallu 288 pour provoquer la chute du gouvernement.
Outre la droite, le centre et les deux élus FN, la motion a été soutenue, pour des raisons opposées, par 15 députés de gauche, principalement du Front de gauche, qui ont plaidé ne pas avoir d'autre choix pour contrer une loi de "régression sociale" après une motion des gauches avortée (à deux signatures).
Aucun socialiste n'a apporté ses suffrages à cette initiative de l'opposition.
Le projet de loi est maintenant considéré comme adopté en première lecture et poursuivra son parcours au Sénat à partir du 13 juin.
A un an de la présidentielle, les orateurs de droite, critiques d'un texte devenu au fil des "renoncements" pas assez libéral à leurs yeux, ont surtout fait un réquisitoire du quinquennat de François Hollande, qui aura "ruiné la France, trahi les siens".
Christian Jacob (LR) a appelé à "mettre fin, et vite" à "l'aventure" d'un pouvoir "en perdition". "La France se rappellera du quinquennat de François Hollande comme d?un interminable congrès du Parti socialiste", selon Philippe Vigier (UDI).
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