Chemise blanche et sans veste, Jean-Luc Mélenchon déboule sur la place du Palais-Bourbon, à Paris. Il est aux anges. Mardi matin, il a donné rendez-vous aux nouveaux élus de La France insoumise (LFI) avant d’entrer en force, mais par la porte, dans le bâtiment qui leur fait face. Le tout nouveau député des Bouches-du-Rhône, qui n’hésite plus à commencer ses phrases par un « nous, les Marseillais », salue chacun avec un grand sourire. « Bonjour, M. le député, bonjour, Mme la députée… » Ils sont seize à être présents – le communiste Stéphane Peu ayant, pour l’heure, fait défection.
Il y a là ses deux fidèles lieutenants, Alexis Corbière et Eric Coquerel, mais aussi l’ex-Front de gauche, Danièle Obono, ou encore des jeunes pousses comme Adrien Quatennens ou Mathilde Panot. Sans oublier le journaliste François Ruffin ou la porte-parole d’Ensemble, Clémentine Autain. Beaucoup, dans leur vie politique, ont plus souvent connu des défaites que des victoires. L’excitation est palpable. Eric Coquerel glisse être « super ému » : « J’ai toujours rêvé d’être député de la nation ! » A ses côtés, le « rédac’chef » de Fakir, François Ruffin, est assailli par les médias. « L’inquiétude m’a très vite repris, confie-t-il. Je sais qu’on a cette phrase un peu langue de bois en disant : “Je mesure ma responsabilité”, mais c’est vrai ! »
Président du groupe
Après avoir tancé les journalistes qui s’agglutinent autour de lui, Jean-Luc Mélenchon démarre une conférence de presse. Il dit ressentir« une immense fierté » et vante un groupe « à l’image du pays » avec la présence d’une aide-soignante, d’une bibliothécaire, d’un technicien. Un groupe qui sera « le porte-voix du pays » et non « une collection d’individualités ». L’ancien sénateur confirme qu’il va en prendre la présidence. « C’est ce qu’il y a de mieux à faire dans ce moment où il faut donner une impulsion, souligne-t-il. Mes amis me font l’honneur et la confiance de marcher devant. » Une annonce qui risque de refroidir ses anciens alliés communistes qui n’ont toujours pas indiqué s’ils rejoignaient ou non le groupe de La France insoumise. L’affaire semble mal engagée. « Il y a plusieurs questions à régler », balaye M. Mélenchon.
Devant les micros, le tribun de la gauche radicale embraye sur le troisième tour social qu’il appelle de ses vœux : « Nous souhaitons que le peuple se mette en mouvement ! » Pendant sa campagne législative, il n’avait cessé de dénoncer le « coup d’Etat social » que préparerait Emmanuel Macron.Dimanche, ausoir de sa victoire à Marseille, il avait réclamé un référendum sur la future loi travail. Pour être au cœur du réacteur, il pourrait aussi être tenté de postuler à la commission des affaires sociales où sera examiné le projet de loi d’habilitation qui permettra au gouvernement de réformer le code du travail par ordonnances.
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