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Les préparatifs avancent pour une libéralisation du secteur des télécoms, jusqu’ici étroitement contrôlé par l’Etat

C’est le marché qui aiguise toutes les convoitises des opérateurs actifs en Afrique : l’Ethiopie, le deuxième pays le plus peuplé du continent avec 105 millions d’habitants, se prépare à ouvrir aux capitaux étrangers son secteur des télécommunications, jusqu’ici étroitement contrôlé par l’Etat.

Il y a un an déjà, le premier ministre réformateur Abiy Ahmed annonçait vouloir mettre un terme à ce monopole en privatisant partiellement le groupe public Ethio Telecom. Depuis, les choses avancent. Un projet de loi a été approuvé début juin, qui donne le coup d’envoi à cette libéralisation, en dessinant les contours d’une nouvelle autorité indépendante de régulation. Ethio Telecom devrait être scindée en deux entités – l’une centrée sur les services, l’autre sur les infrastructures – avant que son capital soit ouvert aux investisseurs internationaux.

Selon certaines informations de presse, le gouvernement prévoit d’attribuer au moins deux licences à des opérateurs privés. Un appel d’offres devrait être lancé en septembre avec l’objectif de boucler la sélection rapidement, peut-être dès décembre. « Nous espérons que beaucoup d’Ethiopiens pourront utiliser, d’ici un an, différentes cartes SIM, a indiqué mercredi 12 juin, à l’agence de presse Reuters, le ministre des finances, Eyob Tekalign Tolina. Nous travaillons sur un calendrier très serré. »

Un terrain de jeu encore vierge

La perspective est attrayante pour les grands opérateurs. Cet Etat d’Afrique de l’Est, en forte croissance depuis plus d’une décennie, est à l’échelle du continent l’un des rares terrains de jeu encore vierge dans le domaine des télécoms. Le pays compte plus de 50 millions d’abonnés mobiles, un chiffre qui devrait continuer à augmenter en même temps que la démographie et le pouvoir d’achat.

« Il y a peu de grands marchés comme l’Ethiopie qui sont sous-exploités et où il est possible d’être l’opérateur numéro 1 ou 2 », confirmait fin mai, dans une interview à Bloomberg, Rob Shuter, le patron du sud-africain MTN, premier opérateur de téléphonie mobile en Afrique. Le britannique Vodafone, le français Orange ou l’émirati Etisalat figurent aussi parmi les concurrents potentiels les plus sérieux.

« La bataille sera rude, prédit un expert français basé à Addis-Abeba. Ceux qui viendront les poches pleines auront sans doute plus de chance de l’emporter car si l’Ethiopie veut privatiser, c’est pour avoir du cash. » L’ouverture de ce marché s’inscrit dans un vaste projet de libéralisation de l’économie porté par l’actuel premier ministre, au pouvoir depuis avril 2018. Outre les télécoms, la logistique ou l’énergie sont d’autres secteurs stratégiques autrefois verrouillés et sur lesquels le pays se montre désormais prêt à lâcher du lest.


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