Ce vote est le résultat d'un long processus engagé après l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, provoqué par un gigantesque tsunami en mars 2011. Quelques semaines après cette catastrophe, la Suisse avait décidé de sortir du nucléaire, mais il a fallu attendre toutes ces années pour que la loi, adoptée par le Parlement en septembre 2016, soit entérinée par le peuple. "Pour tous les écologistes, qu'ils soient politisés ou non, c'est un jour historique dans le pays", a déclaré la députée des Verts, Adèle Thorens Goumaz, à la télévision suisse publique RTS. "La Suisse va entrer dans le 21e siècle énergétique, ce sera un signal fort", a-t-elle dit. Seul le premier parti de Suisse, le parti populiste de l'UDC (Union démocratique du centre), combattait la nouvelle loi. Le député socialiste Mathias Reynard a salué à la RTS l'issue du référendum, soulignant que c'est un "compromis très suisse qui a gagné aujourd'hui" car la loi signe "la sortie du nucléaire" sans fixer "une date très claire".
Plus de nouvelles centrales
Quelques semaines après la catastrophe de Fukushima, la Suisse, qui compte 4 centrales (cinq réacteurs nucléaires) produisant environ un tiers de l'électricité du pays, avait décidé de sortir du nucléaire vers 2034, tout en indiquant que cette date restait théorique. Les autorités avaient précisé que les centrales devraient vraisemblablement être débranchées après environ 50 ans, voire 60 ans, d'exploitation. Depuis cette décision, le gouvernement suisse a travaillé à l'élaboration de la stratégie énergétique, dont la mise en oeuvre est prévue par étapes d'ici 2050.
Le premier volet de cette stratégie, que les Suisses ont accepté dimanche et qui entrera en vigueur l'an prochain, vise notamment à réduire la consommation d'énergie. Elle fixe entre autres des valeurs indicatives de consommation énergétique moyenne par personne et par année: à savoir, par rapport au niveau de l'an 2000, une réduction de 16% d'ici à 2020 et de 43% d'ici à 2035. Selon l'Office fédéral de l'énergie, la consommation individuelle d'énergie a déjà baissé de 14,5% depuis 2000. La loi, qui soutient les énergies renouvelables comme le solaire, la géothermie et la biomasse, interdit en revanche la construction de nouvelles centrales nucléaires. Les centrales existantes pourront toutefois rester en service aussi longtemps que leur sûreté sera garantie.
Une chose est sure: mise en service en 1972, la centrale de Mühleberg, située dans le centre du pays, sera définitivement déconnectée du réseau suisse fin 2019, avait annoncé son exploitant, la société BKW Energie, en 2015.
''Douche froide?''
Ce vaste programme avait déjà été accepté par le Parlement l'automne passé, mais l'UDC avait lancé avec succès un référendum contre la nouvelle loi, estimant que la mise en oeuvre du texte entraînerait des coûts élevés, menacerait l'approvisionnement énergétique et défigurerait le paysage avec la multiplication des éoliennes et les panneaux solaires.....
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