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Dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », évalue l’ampleur du désastre électoral pour chacune des deux principales victimes du macronisme.

CHRONIQUE. Le Parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR) sont les deux grandes victimes du macronisme. Ils coulent exactement pour les mêmes raisons : l’absence de leadership, les divisions internes, le manque de travail depuis la première secousse qui remonte à quinze ans, ce coup de tonnerre du 21 avril 2002 qui sortit Lionel Jospin du jeu présidentiel et tétanisa Jacques Chirac.

Que toute la recomposition en cours s’opère au nom de la lutte contre l’extrême droite et le populisme en dit long sur leur coupable impuissance. Le jeu était celui de l’alternance : que celui qui a failli laisse la place, et vice versa jusqu’à ce que tout s’enraye, malgré les rustines inventées par les deux partis, ces primaires de la gauche et de la droite qui furent d’abord encensées avant de démontrer qu’en réalité elles ne réglaient rien et pire encore les décentraient. 

Mais au moment de payer la facture, le prix n’est pas le même, l’un déguste plus que l’autre. Le PS sort exsangue du premier tour des élections législatives. Les électeurs lui font payer cinq années d’une gestion erratique marquée par l’illisibilité, le procès en trahison, l’insubordination permanente qui ont fini par noyer l’ensemble du bilan. L’addition est salée : les socialistes sont balayés de leurs fiefs historiques comme le Nord-Pas-de-Calais et risquent de perdre dans la prochaine assemblée plus de 250 élus, ce qui signe un rétrécissement politique d’envergure et annonce une crise financière d’ampleur. Il n’est pas sûr que le parti de François Mitterrand puisse conserver son siège de la rue de Solférino. Tout un symbole.

La faucheuse n’a pas fait de quartier. Elle a frappé aussi bien la vieille génération que la nouvelle, les hollandais que les frondeurs, laissant un parti sans tête pesant 9,5 % des suffrages exprimés, soit 6,5 % des inscrits, autrement dit moins que La France insoumise, mouvement qui s’était juré d’avoir sa peau. Ce qui lui arrive est un cataclysme.


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