Alors que le recueil des signatures marque le pas en cette période estivale, des militants PS ou LFI font campagne dans la rue.
Les tracts ont très vite fait office d’éventails. Alors que Paris est une fournaise à 40 °C ce mercredi 24 juillet, en fin d’après-midi, une trentaine d’élus et de militants socialistes s’est donné rendez-vous au pont de la Concorde. Une fois les drapeaux et les pin’s du parti distribués, le groupe rejoint les berges.
L’objectif est simple : amasser le plus possible de signatures en soutien au référendum contre la privatisation des aéroports de Paris (ADP). Les militants sont équipés d’une poignée de tablettes connectées pour avoir accès directement au formulaire en ligne. « Encore faut-il qu’elles tiennent avec cette chaleur », rigole Dorine Bregman, co-secrétaire de la section du PS pour le centre de la capitale.
Cela fait un mois et demi que ce dispositif inédit a été mis en place. Le 9 mai, le Conseil constitutionnel a validé l’initiative de 248 parlementaires, de gauche surtout mais aussi de droite, pour organiser un référendum d’initiative partagée (RIP) et défendre le caractère public de Groupe ADP.
Mais pour qu’un vote soit potentiellement organisé à l’échelle nationale, 4,7 millions de signatures doivent être enregistrées avant le 15 mars 2020. Le ministère de l’intérieur ne communique aucun chiffre officiel sur le nombre de signataires actuels. Certains sites spécialisés avancent plus de 550 000 soutiens.
« Les plus motivés »
Le gouvernement ne met pas non plus en avant cette initiative sur les sites officiels. « La hausse des signatures passera par une campagne militante puisqu’il n’y a pas de campagne institutionnelle », regrette le sénateur Rémi Féraud, président du groupe socialiste au Conseil de Paris. Les militants anti-privatisation doivent donc braver la chaleur pour faire campagne dans la rue. Car dans l’ensemble, si une majorité des personnes rencontrées a entendu parler de cette privatisation, certains ne savent pas qu’ils peuvent tenter de modifier la donne, au moyen du référendum.
A Calais (Pas-de-Calais), c’est un groupe d’action de La France insoumise (LFI) qui a investi le petit marché de la rue du Commandant-Mangin, ce jeudi 25 juillet. Sylvie Ghemmouri sort trois tables pliables de sa voiture. Des flyers pour le référendum sont collés sur les vitres arrière. Avec quatre autres « insoumis », elle installe un ordinateur portable relié à une clé 4G pour engranger les signatures. « Là vous avez les plus motivés, lance Grégory. Eté comme hiver, on n’arrête pas. »
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