C’est une petite bombe à retardement qui explose. Un chantier que le ministère de l’éducation nationale a laissé en sommeil il y a deux ans, et qui se voit réveillé par une mobilisation croissante, celle des professeurs de lycées de ZEP. Craignant d’être rayés de la carte de l’éducation prioritaire, plusieurs dizaines d’établissements, rassemblés dans le collectif « Touche pas ma ZEP » – dont l’appel a été signé par 73 lycées de 11 académies –, seront en grève, jeudi 17 novembre. C’est la troisième fois après les journées d’actions du 29 septembre et du 11 octobre. Ils sont soutenus par la FSU, la CGT, FO et SUD.
Le dossier est pour le moins embarrassant pour un ministère qui s’est fixé comme priorité la lutte contre les inégalités à l’école. En 2014, c’est pour donner un nouveau souffle à l’éducation prioritaire qu’il entreprend une révision de la carte des ZEP. De nouveaux réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP +) sont définis, comprenant chacun un collège et les écoles de son secteur. Des moyens leur sont alloués : prime, allégement de service, formations, soutien aux élèves…
Les lycées sont les grands absents de cette réforme. « A ce moment-là, il y avait du remous dans les collèges qui sortaient de l’éducation prioritaire. Politiquement, le ministère ne s’est pas senti d’ouvrir plusieurs fronts à la fois », souligne un syndicaliste sous couvert d’anonymat. Pour les lycées s’ouvre alors une période transitoire au cours de laquelle leurs moyens supplémentaires sont maintenus, en attendant des discussions. Sauf qu’en cette fin de quinquennat, la phase transitoire touche à sa fin, sans que le chantier de l’éducation prioritaire au lycée n’ait été lancé.
La clause de sauvegarde prolongée jusqu’en 2019
Au printemps, le flou laisse place à l’inquiétude. Dans une lettre adressée au député (PS) des Hauts-de-Seine Sébastien Pietrasanta, la ministre Najat Vallaud-Belkacem signale clairement que la « refondation de l’éducation prioritaire est axée sur la scolarité (...)