Si toute cette famille politique condamne les propos des manifestants, certains tiennent à préciser qu’ils ne partagent pas les idées de l’académicien, aux prises de positions jugées réactionnaires.
C’est un malaise persistant. En moins d’une semaine, la gauche a montré que l’étendue de ses divisions l’empêchait d’être au diapason sur un sujet aussi grave que la lutte contre l’antisémitisme. Dernier épisode en date : les insultes antisémites ? « barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous » ? qui ont visé le philosophe Alain Finkielkraut, samedi 16 février à Paris, en marge de l’acte XIV des « gilets jaunes ».
Le parquet de Paris a ouvert une enquête, dimanche 17 février, pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » à propos de ces faits. L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). De son côté, Alain Finkielkraut a dit qu’il ne porterait pas plainte, se disant « ni victime ni héros ». Ces incidents s’inscrivent, en outre, dans un contexte général de forte hausse des actes antisémites (+ 74 % en 2018).
Quelques jours auparavant, c’est autour de l’appel « à l’union contre l’antisémitisme », initié par le Parti socialiste (PS), que la gauche s’est déchirée par tweets interposés. La France insoumise (LFI) affirmant ne pas avoir été invitée quand Olivier Faure, le premier secrétaire du PS rétorquait que Jean-Luc Mélenchon n’avait pas répondu à son invitation… Après ces algarades, les choses sont revenues à la normale : LFI sera bien présente mardi 19 février, place de la République à Paris, aux côtés d’une trentaine de partis et associations.
« Là il doit être content »
Mais ce sont bien les réactions aux injures reçues par M. Finkielkraut qui ont illustré les fractures autour de cette question. Les ténors de la majorité présidentielle ont très vite réagi. « Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne le tolérerons pas », a déclaré sur Twitter le président de la République Emmanuel Macron. « Honte aux auteurs de ces menaces répugnantes et à leurs complices », a ajouté Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur, a, lui, fustigé « un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu ».
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