Le cartel des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP, et son allié russe, devaient reconduire mardi leurs réductions de production pour éviter une baisse des cours.
A quel point faut-il croire Donald Trump ? Traders et dirigeants des pays producteurs de pétrole peuvent encore se gratter la tête, tant les virages du président américain donnent la migraine au marché des hydrocarbures.
Pour tenter de stabiliser un prix du baril de plus en plus volatil, les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont décidé, lundi 1er juillet, de prolonger les baisses de production en vigueur, bon gré mal gré, depuis 2016, pour éviter une baisse des cours.
Mardi, celui-ci semblait se stabiliser à environ 65 dollars, après avoir passé plusieurs jours autour de 60 dollars. Depuis un an, il connaît une volatilité importante, qui se traduit par un mouvement de yo-yo incessant entre 55 dollars et 85 dollars, avec, parfois, des corrections brutales.
Par ses choix économiques et géopolitiques, le président américain joue un rôle dans cette situation confuse. « Il y a deux effets majeurs contradictoires dus à Donald Trump », explique Olivier Appert, conseiller au centre Energie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), « d’une part, le spectre d’une guerre commerciale avec la Chine, et d’autre part le risque d’une guerre en Iran ».
Tensions autour du détroit d’Ormuz
Depuis plusieurs semaines, l’absence d’accord entre les Etats-Unis et la Chine dans la bataille commerciale lancée par le président américain fait peser des incertitudes sur la croissance de la Chine. Or ce pays, a lui seul, représente une très grande part de la progression de la demande du marché des hydrocarbures : si son économie ralentit, ses importations de pétrole aussi, et l’impact sur les cours s’en est ressenti ces dernières semaines.
Dimanche, depuis le sommet du G20 d’Osaka (Japon), Donald Trump a annoncé une reprise des négociations avec Pékin. « Le pessimisme extrême sur la demande a un peu baissé, il y a la perception que les Américains et les Chinois ne veulent pas l’affrontement », analyse Roger Diwan, vice-président de IHS Markit.
Le message conciliant du président américain est-il suffisant pour rassurer les acteurs du marché ? Rien n’est aussi simple, au royaume du pétrole. Un autre pan de la politique de Donald Trump suscite aussi des doutes : la montée des tensions vis-à-vis de l’Iran. Après avoir déchiré, contre l’avis des Européens, l’accord sur le nucléaire iranien, le président américain a progressivement mis en place des sanctions très dures.
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