Pour la quatrième journée consécutive, les avions du régime ont largué bombes et barils d'explosifs sur le fief rebelle de la Ghouta orientale près de Damas, malgré les protestations internationales pour stopper le bain de sang.
Depuis le début dimanche d'une nouvelle campagne aérienne contre cette enclave où sont assiégés quelque 400 000 habitants, plus de 270 civils, dont près de 67 enfants, ont été tués et des centaines blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Plusieurs hôpitaux ont été mis hors service et les destructions sont énormes dans cette vaste région asphyxiée depuis 2013 par un siège du régime et en proie à une crise humanitaire aiguë, avec des cas de malnutrition et de personnes affamées.
Après une nuit durant laquelle une centaine d'obus ont été tirés sur la région, de nouvelles frappes ont coûté la vie mercredi à dix civils dont trois enfants et fait plus de 200 blessés, a précisé l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
Les raids ont ciblé plusieurs localités. Outre leurs bombes, les avions ont largué des barils d'explosifs sur les localités d'Arbine et de Aïn Tourma, une arme qui tue de manière aveugle et dont l'utilisation est dénoncée par l'ONU et des ONG internationales, a poursuivi l'ONG.
Bientôt un assaut terrestre?
Dans les hôpitaux non touchés par les frappes, les lits manquent et les blessés sont soignés à même le sol tandis que les salles d'opération tournent à plein régime.
Dans un hôpital de la ville de Douma, une infirmière raconte l'admission mardi d'une femme enceinte de six mois, retirée de sous les décombres. "Elle était grièvement blessée. Nous avons déclenché un accouchement par césarienne, mais ni l'enfant ni la mère n'ont pu être sauvés", a dit Maram à l'AFP.
A quelques mètres, Mohammed, 25 ans, portait dans ses bras la fille de ses voisins, morte sous les ruines d'un immeuble effondré à Douma. "Quel crime cette fille a-t-elle commis?", répétait-il à tue-tête, alors que le sort de sa propre famille reste inconnu.
L'aviation de la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, a bombardé mardi la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois. L'OSDH n'a pas précisé si elle a mené des raids mercredi.
La nouvelle campagne aérienne a commencé le jour où le régime a renforcé ses positions autour de cette région en prévision d'un assaut terrestre qui n'a pas encore été lancé.
Le pouvoir du président Bachar al-Assad cherche à reprendre cette enclave, d'où les rebelles tirent des obus parfois meurtriers sur la capitale. La Ghouta orientale est le dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas.
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