Le mystère des "attaques acoustiques" serait-il levé ? Ces attaques, dont les Etats-Unis affirment que certains de ses diplomates à Cuba ont été victimes, sont "une manipulation", a en tout cas affirmé lundi 7 janvier le ministre cubain des Affaires étrangères après la révélation d'une étude(en anglais) concluant à un son produit par des grillons – des recherches qui n'ont été ni publiées, ni évaluées par des pairs.
"La manipulation des soi-disant incidents de santé des diplomates américains continue", a expliqué Bruno Rodriguez à la télévision d'Etat.Si le gouvernement de Donald Trump"possède une seule preuve, un seul argument qui lui permette d'affirmer qu'il s'agit (...) d'un fait délibéré de quelconque nature, qu'il présente des preuves", a-t-il ajouté, soutenant qu'il s'agit d'un"prétexte pour affecter encore plus les relations bilatérales".
Les autorités américaines affirment qu'au moins 24 personnes au sein de leur ambassade à La Havane ont souffert entre fin 2016 et août 2017 de migraines, nausées et légères lésions cérébrales, qu'elles pensent avoir été causées par des appareils acoustiques perfectionnés. En conséquence, elles ont retiré plus de la moitié de leur personnel diplomatique à Cuba, suspendu leurs activités consulaires à La Havane et ordonné l'expulsion de 15 diplomates cubains des Etats-Unis.
"Des sons déroutants mais pas dangereux"
Mais deux biologistes se sont penchés sur un enregistrement d'un bourdonnement considéré comme une attaque acoustique. Alexander Stubbs et Fernando Montealegre-Zapata ont conclu que le bruit en question correspondait en fait au chant d'accouplement du grillon à queue courte de De Geer, présent dans les Caraïbes.
"Bien que déroutants, les sons mystérieux à Cuba ne sont pas physiquement dangereux et ne constituent pas une attaque acoustique", affirme ainsi ces deux scientifiques des universités de Berkeley et Lincoln, qui n'excluent pas par ailleurs que des attaques acoustiques aient eu lieu.
Les deux chercheurs ont étudié un enregistrement réalisé par un employé du gouvernement américain, envoyé à l'US Navy et diffusé ensuite par l'agence Associated Press, et l'ont comparé à une base de données de l'université de Floride. Résultat : le chant du grillon à queue courte de De Geer – dont le rythme des battements d'ailes compte parmi les plus élevés de l'espèce – correspond en termes "de durée, de fréquence de répétition des battements, du spectre de puissance, du taux de stabilité des battements et d'oscillations par battement".
Lire la suite : Les "attaques acoustiques" contre les diplomates américains à Cuba pourraient être dues à... des grillons