Depuis le début de l’année, le chef de l’Etat voit sa cote de confiance remonter, notamment chez les plus de 60 ans.
Emmanuel Macron aura bientôt terminé ce qu’il appelle « son tour de France ». Pour accompagner le grand débat, qui doit s’achever le 15 mars, le chef de l’Etat avait décidé de « rencontrer les maires, région par région ». Depuis la mi-janvier, donc, le président est reparti sur les routes de France, comme au temps de la campagne.
Il a passé des heures à échanger avec les élus et à répondre aux questions, que ce soit sur l’assainissement des eaux, les travaux sur la ligne 12 du métro en région parisienne ou les problèmes posés par la réintroduction des loups dans le Lot. Vendredi 1er mars, il était à Bordeaux face à une cinquantaine de maires et de parlementaires, après avoir reçu les édiles de la région Grand Est mardi 26 février à l’Elysée.
Il reste une dizaine de jours à Emmanuel Macron pour se rendre dans les Pays de la Loire, en Bretagne, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Corse et dans les Hauts-de-France. L’exercice a permis au chef de l’Etat de se relancer. Début décembre, tétanisé par la vague de colère qui s’exprimait contre lui sur les ronds-points, Emmanuel Macron n’osait plus sortir de l’Elysée. Aujourd’hui, ses proches se félicitent de la réussite de l’opération « grand débat ».
« Le président est allé chercher son oxygène, juge l’un d’entre eux. Il se nourrit de ces rencontres et ça lui permet de se rassurer. » Le déblocage de 10 milliards d’euros en réponse à la demande de pouvoir d’achat des « gilets jaunes » et la mise en scène de ses échanges ont permis au président de la République de repartir à l’offensive, pour lancer, dit-il, « l’acte II du quinquennat ».
Séquence du grand débat
A en croire les derniers sondages, le président a enrayé la chute vertigineuse qu’il avait subie en fin d’année 2018 dans les enquêtes d’opinion. En janvier et en février, le chef de l’Etat a vu sa popularité remonter et l’effet « gilets jaunes », qui l’avait fait plonger en décembre, a été effacé. Selon la dernière livraison du baromètre mensuel de Kantar Sofres-One Point pour Le Figaro Magazine parue jeudi 28 février, sa cote de confiance a progressé de deux points et s’établit désormais à 26 %. Cette cote s’est accrue de 4 points par rapport à janvier (39 %), selon un autre institut, Harris Interactive, dans une enquête diffusée par LCI, mardi 26 février.
Récemment, la séquence du grand débat semble lui avoir donné un léger regain de popularité à gauche et chez les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts. Mais c’est surtout à droite qu’Emmanuel Macron progresse. Son discours ferme sur la nécessité de maintenir l’ordre public et ses concessions sur la hausse de la CSG – les retraités qui gagnent moins de 2 000 euros en sont désormais exonérés – lui ont permis de reconquérir une partie de l’électorat de droite, qui s’était éloignée durant l’été avec l’affaire Benalla, et d’effectuer une remontée chez les plus de 60 ans. « Au fil du temps, Macron est de plus en plus identifié à droite », précise Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut d’Ipsos.
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