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Vous n'avez sans doute jamais entendu parler de ces partis, car leurs candidats ont fait de petits résultats dans quelques dizaines de circonscriptions. Et pourtant, ils ont gagné dans ces élections législatives cinq ans d'argent public garantis. Enquête sur une aubaine de la République très en vogue chez nos politiques.

Ce dimanche 18 juin, en allant glisser votre bulletin dans l'urne pour le second tour des élections législatives, vous ne ferez pas qu'un acte citoyen. Vous déciderez aussi de la vie ou de la mort financière d'une myriade de petits partis dont, pour la plupart, vous n'avez pourtant jamais entendu parler !

Après chaque élection législative, l'Etat distribue en effet des dotations aux partis en fonction de leur poids électoral. Sur la dernière législature, l'enveloppe globale a atteint un total d'environ 300 millions d'euros. Dont à peu près la moitié est versée aux partis à raison de 37.000 euros annuels par candidat élu. Bien sûr, les gros mouvements représentés à l'Assemblée nationale se taillent la part du lion (entre 2012 et 2017, le PS a ainsi touché environ 25 millions par an). Mais des formations beaucoup plus insignifiantes peuvent également prétendre à une rente. Il leur suffit pour cela de remplir une condition : qu'au moins 50 de leur candidats aient réalisé au premier tour un score d'au moins 1%. Dans ce cas, même pas besoin d'avoir été élu : si cette condition est remplie, chaque voix engrangée par le parti lui rapportera 1,42 euros par an. Ce qui peut aboutir à une coquette somme.

Cette année, sept formations ont gagné à cette loterie nationale. Parmi les chanceuses figurent en premier lieu Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, qui grâce aux 265.420 voix récoltées par ses candidats (1,17% au niveau national) s'assure tout de même, selon les calculs de Marianne, une rente de 350.000 euros par ans jusqu'en 2022. Et encore, le maire de Yerres aurait pu augmenter le jackpot s'il avait appliqué la règle de parité dans ses candidatures, dont le non-respect lui coûte une pénalité de plus de 25.000 euros par an. Derrière, selon le même calcul, Lutte ouvrière se verra attribuer 225.000 euros annuels, tandis que le Parti animaliste, bien que n'ayant recueilli que 0,3% des voix au niveau national - et non 1,1% comme il l’a prétendu -, réalise le casse de l'année en empochant 74.000 euros par an....

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