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En cas de victoire, François Baroin affirme que les rapports entre les Républicains et Emmanuel Macron n'auraient «rien de conflictuel».

C'est peut-être son dernier combat politique. A 52 ans, François Baroin, chef de file des Républicains (LR) pour les législatives, sait déjà - même s'il ne le dit pas - ce qu'il fera le 19 juin, au lendemain du 2e tour : Premier ministre, dans le cas peu probable où la droite gagne la majorité absolue. Ou avocat, si En Marche !, le parti d'Emmanuel Macron, remporte son pari. «Avocat, un métier de liberté... Ce à quoi je tiens par-dessus tout », confie-t-il, pensif.

Bluffé par l'énergie des candidats

L'homme que nous rencontrons en ce jeudi ensoleillé de l'Ascension, installé en terrasse pour pouvoir fumer, a quelque chose de fataliste. L'habileté redoutable de Macron, qui, après avoir «planté une dague dans le cervelet de Hollande», est en passe de faire imploser les Républicains ? La trahison des camarades LR - Philippe, Le Maire, Darmanin -, partis dans le camp d'en face ? «Edouard Philippe fait aujourd'hui campagne contre ses amis de toujours, c'est terrifiant», lâche le sénateur-maire de Troyes (Aube)... Avant de retirer ce mot de «terrifiant», trop dur. Certes, François Baroin assure qu'il continue à se battre, qu'il est bluffé par l'énergie des candidats et des militants, qu'il croit la victoire possible. Que la présidence Macron, dans ce pays fracturé, porte en elle une immense fragilité, qui condamne ce jeune président à réussir. François Baroin, avec ses airs d'éternel ado gâté de la politique, paraîtrait presque décidé, lui, à laisser la place... En toute sérénité.

 

Vous aviez lancé la campagne législative en déclarant vouloir la majorité absolue. Vous y croyez encore ?

François Baroin. La campagne de la présidentielle a été celle de l'ambiguïté, dominée pendant le premier tour avant tout par les affaires, puis entre les deux tours par le rejet de Le Pen. Il ne faut pas considérer que le deuxième tour reflète politiquement le pays réel. Le vrai visage de la France, c'est celui d'un pays fracturé comme jamais, celui du premier tour de la présidentielle. Il ne s'agit évidemment pas de remettre en cause la légitimité du président, qui a été élu face au projet démagogique et économiquement irresponsable du Front national. Comme tous les Français, je souhaite la réussite de la France....

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