A peine le nouveau président élu, tous les partis se tournent vers les élections législatives, qui font figure de troisième tour de la présidentielle.
La fête du Louvre est passée, les esprits sont dégrisés... Emmanuel Macron sait que, désormais, le plus dur commence. Cap sur les législatives ! Car le nouveau président doit impérativement s'assurer d'une majorité. Le pire, pour lui qui veut «révolutionner» le pays - mais une révolution tranquille, sans casser la vaisselle - serait de se retrouver, comme François Hollande, contrecarré par une Assemblée frondeuse. Le jeune président a beau croire dur comme fer qu'il parviendra à atteindre ce seuil fatidique de 289 députés (sur 577) avec sa seule formation, rebaptisée lundi la République en marche, le pari est loin d'être assuré.
Son fidèle lieutenant Richard Ferrand en convient : «La moitié du chemin a été faite» dimanche. Si d'habitude les Français confirment, voire amplifient, aux élections législatives le résultat de la présidentielle, il pourrait en aller différemment cette fois-ci. Dans ce paysage politique éclaté avec quatre forces politiques qui font jeu égal - la République en marche, FN, LR et la France Insoumise -, bien malin qui pourrait prédire le verdict du scrutin de juin.
Les autres partis veulent leur revanche
D'autant que les Français semblent vouloir compliquer le jeu. Selon un sondage Ipsos Sopra Steria, 61 % des personnes interrogées ne souhaitent pas que Macron dispose d'une majorité absolue au Palais-Bourbon. Comme s'ils voulaient d'ores et déjà contrebalancer la toute-puissance du chef de l'Etat. Comme s'ils se méfiaient des réformes qu'il entend mener. Mais les Français peuvent changer d'avis d'ici au 1er tour, le 11 juin.
Il n'empêche, pour les Mélenchon, Le Pen et Baroin, cette enquête nourrit tous les espoirs. A droite, l'objectif est clair : remporter à l'Assemblée cette majorité qui leur a échappé à la présidentielle et imposer au président Macron un gouvernement de cohabitation. Dirigé par son aîné de treize ans, François Baroin... qui réussirait ainsi, enfin, à occuper Matignon après avoir parié sur Sarkozy puis Fillon ! Le scénario n'est pas impossible. Mais à la condition pour LR d'empêcher une «fuite des cerveaux» vers le nouveau parti présidentiel. Déjà, Bruno Le Maire est prêt à franchir le pas, et d'autres pourraient suivre, comme certains juppéistes, tel le maire du Havre, Edouard Philippe...
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