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Déjà chamboulé par la présidentielle, le paysage politique devrait connaître une nouvelle révolution avec les législatives.

Ce qui se joue demain avec le premier tour des législatives, c'est le dernier acte du sidérant spectacle de la recomposition politique française, entamée en novembre dernier avec les primaires. Si tout se passe comme l'annoncent les sondages, Emmanuel Macron devrait sortir, à l'issue du second tour dimanche 18 juin, grand vainqueur d'un big bang dont il aura été, de bout en bout, l'organisateur. Son mouvement, En Marche ! (devenu la République en marche — LREM), créé il y a un an, décrocherait à lui seul ou avec son allié centriste le MoDem la majorité absolue à l'Assemblée nationale : 360 à 390 sièges (sur 577 au total), selon Harris Interactive. Une première depuis Chirac et l'UMP en 2002 ! Au point que certains jugent déjà que cela ferait trop, frisant le parti unique. Pas pour le président Macron : «Les Français, dit-il, devront répondre à une question simple : stop ou encore ?» Manière d'appeler les électeurs à lui donner sans barguigner une majorité absolue. «Une majorité stable et puissante», renchérissait mercredi dans nos colonnes son Premier ministre, Edouard Philippe.

Mais attention quand même aux grippages de dernière minute. Il y avait déjà l'affaire Ferrand, voilà désormais que la justice s'intéresse à des emplois présumés fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés MoDem, dont Marielle de Sarnez. Des affaires d'autant plus délicates qu'elles touchent deux ministres, Ferrand et Sarnez, et concernent un troisième, François Bayrou, patron du MoDem... et garde des Sceaux porteur du projet de loi phare sur la moralisation politique ! Bref, un caillou dans la campagne du parti présidentiel...

À double tranchant

A l'évidence, toutefois, la faiblesse et même la fragilité des «grands» partis traditionnels -- LR et PS -- comme des forces populistes de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, le FN et la France insoumise (LFI), risquent de les empêcher de jouer un vrai rôle d'opposant. De fait, Harris pronostique 125 à 140 sièges pour les Républicains, à peine 20 à 30 pour un PS qui détenait tous les pouvoirs il y a encore deux mois, 15 à 25 (avec le PCF) pour un Mélenchon qui se voyait déjà grand chef de l'opposition... et, surtout, seulement 8 à 18 députés pour le parti de la finaliste de la présidentielle, Marine Le Pen. Même pas l'assurance de pouvoir constituer un groupe à l'Assemblée....

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