Chronique. Ils sont à des milliers de kilomètres l’un de l’autre et pourtant leur face-à-face a commencé. Ou plutôt recommencé. Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Marine Le Pen face à Emmanuel Macron.
Le match retour, comme si personne d’autre n’existait entre eux deux. Pas de gauche, pas de droite. Juste lui et elle dans un combat sans merci où se joueraient l’avenir de la France et celui de l’Europe sur fond de crise identitaire, de poussée populiste et de fragilisation des démocraties.
« Progressistes contre conservateurs », théorise le premier. « Nationaux contre mondialistes », rétorque la seconde que l’on disait sonnée après son quasi K.-O. lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2017, par ailleurs assaillie par les difficultés financières, et qui, pourtant, remonte sur le ring comme si de rien n’était.
On n’entend qu’euxA peine le président de la République avait-il confirmé, depuis les Antilles, son intention de s’impliquer dans la campagne des Européennes de mai 2019, que la patronne du Rassemblement national appelait, dimanche 30 septembre sur France Inter, à un large ralliement des mécontents sous sa bannière.
A peine Emmanuel Macron précisait-il dans des confidences au Journal du dimanche (JDD)du 30 septembrequ’en aucun cas « il ne changerait de politique », que Marine Le Pen ripostait : ces élections sont « la seule manière » pour les Français de « se faire entendre » du président de la République qui ne « veut pas les entendre ».
Ni l’un ni l’autre ne conduira de liste, personne ne sait à ce jour s’ils parviendront à constituer le large rassemblement qu’ils appellent de leurs vœux – « progressiste et démocrate » d’un côté, « patriote » de l’autre – et pourtant on n’entend qu’eux. Comme si le fait d’avoir été les rescapés du premier tour de l’élection présidentielle...