Cela arrive rarement : le parquet de Paris demande le retrait en urgence de "Paris Match" des kiosques. L'hebdomadaire à paraître ce jour dévoilait des images issues de la vidéosurveillance de l'attentat deNice. Et ces photos "portent atteinte à la dignité des victimes et de leurs proches" jugent les associations de victimes, qui appellent donc à empêcher leur diffusion :
"Ces captures d'écran sont publiées uniquement pour faire du sensationnel et créer une atmosphère morbide et voyeuriste."
Or selon Europe 1, le procureur de la République de Paris, François Molins, a lancé mercredi soir une procédure de "référé d’heure à heure" pour tenter de faire interdire la diffusion et la vente de "Paris Match". Jeudi matin, vers 10 heures, le parquet de Paris a demandé en urgence le retrait du numéro du magazine publié ce jour.
Le ministère public, qui assigne Hachette Filipacchi Médias et la directrice de publication de Paris Match, "demande au tribunal d'ordonner le retrait de la vente" du magazine et "l'interdiction de diffusion sous tous formats, notamment numérique", a indiqué le parquet de Paris, qui a également ouvert une enquête pour "violation du secret de l'instruction et recel" de ce délit. Le référé, une procédure d'urgence, sera examiné à 14 heures.
Plus tôt, le ministère avait été saisi, notamment par Christian Estrosi, le maire deNice, qui se déclarait outré par ces images "insoutenables et abjectes". Sur Twitter, l'élu avait dénoncé une parution qui ne manquera pas de raviver la douleur des familles".
"'Match' fait ça pour l'argent"
Sur France Info ce jeudi matin, Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC) a déclaré :
"C'est un écœurement, 'Paris Match' fait ça pour l'argent"
Il dénonce"l'intérêt mercantile" de l'hebdomadaire qui "expose des photos volées dans le dossier judiciaire montrant toute l'horreur" de l'attentat. Et rappelle également que pour les familles et les victimes aujourd'hui, "c'est une épreuve de retourner près de la Promenade des Anglais".
Me Eric Morain, avocat de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs renchérit : "'Paris Match' a fait le choix éditorial assumé de publier des photos extraites des bandes de vidéosurveillance de la ville deNiceet placées sous scellés".