Depuis le 1er janvier, les entreprises de plus de 300 salariés doivent mettre en place la fiche de paie simplifiée. «Satisfaction» des salariés, «peu de dysfonctionnement» pour les entreprises: un rapport dirigé par Jean-Christophe Sciberras, DRH France chez Solvay, remis lundi aux ministres Myriam El Khomri (Travail), Christian Eckert (Budget) et Jean-Vincent Placé (Simplification), tire un bilan positif de l'expérimentation du bulletin de paie clarifié dans dix entreprises pilotes, mais préconise des «adaptations» d'ici à sa généralisation en 2018.
Entre autres modifications, le bulletin clarifié regroupe les cotisations par thème (santé, retraite, chômage) et mentionne les allégements de cotisations financés par l'État. Il a été testé en 2016 auprès de dix entreprises volontaires de 650 à 47.000 salariés, parmi lesquelles la Société générale, BNP Paribas, Saint-Gobain, Safran, Solvay ou encore l'Afpa. Au total, près de 100.000 salariés en ont bénéficié.
88% des salariés satisfaits
Au total, 88,3% des salariés sondés apprécient le nouveau système mis en œuvre: 23,3% sont «tout à fait satisfaits et 65% «plutôt satisfaits», selon le rapport remis lundi aux ministres. Aussi, «plus de 85%» la jugent «lisible et compréhensible».
Les modifications qui plaisent le plus aux salariés sont le «regroupement des cotisations par risques» et «l'affichage du montant total versé par l'employeur» (net + cotisations salariales + cotisations patronales), deux changements qui ont satisfait 78% des salariés. «Toutefois, certains salariés estiment que des libellés pourraient encore être améliorés», nuance le rapport. Cette réserve concerne essentiellement le «bloc relatif au montant, à l'assiette et au taux des cotisations et contributions d'origine légale et conventionnelle». Par exemple, près d'un salarié sur deux (46%) regrette la «suppression du nom des organismes auxquels les cotisations sont versées». Concernant sa mise en œuvre technique, le passage au bulletin clarifié a suscité «peu de dysfonctionnements», qui ont tous été «rapidement corrigés», et «au terme de l'expérimentation, les chefs de projet des entreprises pilotes estiment que le nouveau bulletin peut être créé sans difficulté majeure».
En juillet dernier, certains partenaires sociaux, comme la CGT, avaient dénoncé le risque «d'enfumage» tout en exprimant le fait que les salariés n'y comprendraient rien. En effet, la CGT annonçait une «très grande perte d'informations indispensables», notamment sur les retraites. En outre, elle jugeait que le regroupement des lignes par risques et non par organismes revenait à «nier la construction de la protection sociale».
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