Après le démantèlement de la «jungle» de Calais, dix à quinze migrants pourraient venir s'installer provisoirement à la Chapelle-sur-Vire, un lieu-dit rattaché à ce village de 300 habitants. Une annonce qui suscite des remous au sein de la population locale.
Il y a une chose sur laquelle les habitants de la Chapelle-sur-Vire semblent s'accorder: «Il n'y a rien à faire à la Chapelle-sur-Vire». Dans ce lieu-dit rattaché à la commune de Troisgots (320 habitants) dans la Manche, l'installation prochaine d'un centre d'accueil et d'orientation (CAO) de migrants de la jungle de Calais suscite l'incompréhension. D'abord, «pourquoi avoir appris la nouvelle par la presse?», se demandent les résidents. C'est en effet la radio locale Tendance Ouest qui a révélé la semaine dernière que le centre serait installé dans les locaux d'un ancien Institut médico-éducatif (IME), situé juste en face de la chapelle. Il accueillerait 60 migrants, de jeunes hommes âgés de 18 à 25 ans. «Pourquoi pas des familles?»
La rumeur se répand comme une traînée de poudre. Le vendredi soir, des dizaines de personnes en colère se réunissent devant la salle du conseil municipal. La maire, Jocelyne Legrand, assure que les migrants ne seront finalement pas plus de 15, et qu'ils seront pris en charge par une association, Coallia. Ses paroles peinent à rassurer. Après le conseil, la soirée dérape: des pancartes anti-migrants sont installées autour du site, des têtes de cochons sont dessinées, des pneus incendiés, du purin déversé devant l'ancien IME.
Dans un communiqué publié dimanche dernier, la préfecture de la Manche a confirmé qu'il y aurait au plus 15 arrivants. Elle déplore «des agissements contraires à nos principes républicains et à la loi» et rappelle que l'accueil des migrants «s'inscrit dans une opération d'humanité et de solidarité nationale». Laurent Pien, maire de Condé-sur-Vire (qui fusionne le 1er janvier 2017 avec (...) Lire la suite sur Figaro.fr