Anne Hidalgo a le soutien du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot dans le dossier de la piétonnisation des voies sur berges dans la capitale, annulée mercredi par le tribunal administratif de Paris, a assuré jeudi Bruno Julliard, premier adjoint. La maire de Paris "prendra en tout état de cause un nouvel arrêté pour piétonniser après échange avec le préfet de police", a déclaré M. Julliard sur Europe 1. "Après l'échange que nous avons eu hier soir (avec le préfet de police) nous avons de bons espoirs, et après l'échange surtout que la maire de Paris a eu longuement hier avec Nicolas Hulot qui la soutient dans cette perspective, de maintenir la piétonnisation", a-t-il déclaré. "Nous sommes assez confiants que le soutien de l'Etat, que nous avions il y a deux ans, que nous avions l'année dernière, que nous avons encore aujourd'hui, nous permette de maintenir cette perspective", a-t-il ajouté.
Anne Hidalgo a annoncé que la Ville allait faire appel de la décision du tribunal administratif de Paris qui a annulé mercredi la piétonnisation des voies sur berges dans le centre de la capitale, mesure phare de la maire socialiste pour lutter contre la pollution de l'air. "Avec mon équipe, nous avons décidé de faire appel de cette décision et de prendre sans attendre un nouvel arrêté de piétonnisation", a affirmé la maire devant la presse en fin d'après-midi.
Quelques heures auparavant, le tribunal administratif, qui avait été saisi par des associations, avait annoncé l'annulation de la mesure, défendue bec et ongles par la maire de Paris mais violemment critiquée depuis deux ans par les élus de banlieue, la droite et les automobilistes. Sur le "fondement d'une procédure irrégulière", le tribunal a annulé la délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris qui déclarait l'intérêt général de l'opération d'aménagement des berges de la rive droite de la Seine, ancienne voie express Georges-Pompidou dévolue aux voitures et depuis transformée en "parc" pour promeneurs et cyclistes.
Pour le tribunal, la délibération a été adoptée "après une enquête publique réalisée sur le fondement d'une étude d'impact du projet" qui "comportait des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d'appréciation de l'intérêt général du projet".
Le tribunal a également annulé l'arrêté municipal du 18 octobre 2016 qui créait la promenade publique.
La préfecture de police de Paris a de son côté conclu que l'aménagement "tel qu'il avait été projeté" ne pouvait "se poursuivre". Et souligné que le nouvel arrêté envisagé par la maire de Paris devra être soumis au préfet de Police "au titre du contrôle de légalité".