Après la proposition d’une rencontre avec le président américain, Donald Trump, afin de discuter de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, Pyongyang a fait un nouveau geste spectaculaire, samedi 21 avril, en annonçant la suspension de ses essais nucléaires et de ses essais de missiles balistiques intercontinentaux. Annoncée par l’agence officielle KCNA, puis par la télévision officielle, la décision, effective le jour même, a été prise lors d’une réunion du comité central du Parti du travail au pouvoir, réuni la veille pour la première fois en six mois.
Dans une résolution consacrée à « la grande victoire de la ligne de suivi simultané du développement économique et de la construction d’une force nucléaire », Pyongyang signale son intention de « démanteler le site d’essais nucléaires situé dans le nord du pays pour démontrer de manière transparente la suspension des tests nucléaires ».
La République populaire et démocratique de Corée (RPDC, nom officiel de la Corée du Nord) s’engage également à participer aux efforts internationaux pour l’interdiction des essais nucléaires. Comme elle l’a toujours affirmé, elle promet de ne jamais utiliser d’armes atomiques à moins d’être menacée ou d’être la cible de provocations nucléaires. L’annonce ne prévoit aucun démantèlement de l’arsenal nucléaire existant. La question des missiles à portée intermédiaire, qui inquiète notamment le Japon, n’est pas non plus évoquée.
A une semaine du sommet des deux Corées
« C’est une très bonne nouvelle pour la Corée du Nord et le monde – Grand progrès ! Impatient de nous retrouver pour notre sommet », a tweeté Donald Trump après l’annonce de Pyongyang. La Maison Bleue, la présidence sud-coréenne, a pour sa part salué « une avancée significative » à même de créer un « environnement positif » pour les deux sommets à venir, d’abord avec Séoul puis avec Washington. Toutefois, le Japon a émis des réserves. Le ministre de la défense nippon, Itsunori Onodera, regrette que la Corée du Nord n’ait pas mentionné « l’abandon de missiles balistiques de courte et moyenne portée ».
Le troisième sommet intercoréen de l’histoire, après ceux de 2000 et de 2007, doit se tenir le 27 avril au « village de la trêve » de Panmunjeom, dans la zone démilitarisée entre les deux Corées. Il réunira le président sud-coréen, Moon Jae-in, et le dirigeant du Nord, Kim Jong-un. Un sommet entre M. Kim et le président américain Donald Trump est aussi envisagé début juin, dans un lieu encore à déterminer. Il s’agirait d’une première historique, aucun président américain en exercice n’ayant jamais rencontré de dirigeant nord-coréen. Les discussions devraient se concentrer sur les activités nucléaires et de développement de missiles de Pyongyang.
Le Nord aurait évoqué la nécessité de mesures de dénucléarisation par étapes et synchronisées. Les Etats-Unis appellent au démantèlement de son programme nucléaire, de manière complète, vérifiable et irréversible.
Lire la suite : La Corée du Nord suspend ses programmes nucléaire et balistique - Le Monde