Le candidat de la France insoumise ne laisse personne indifférent. Les commentaires positifs viennent de partout, de Ségolène Royal, qui salue sa percée dans les sondages et la « passion » qu’il apporte en politique à Jean-Marie Le Pen, qui, dans Minute, se voit comme « précurseur » du « style Mélenchon ». François Hollande, lui, met en garde contre le « péril » Mélenchon.
D’après un sondage Ipsos paru mercredi 12 avril, Jean-Luc Mélenchon est la personnalité politique sur laquelle les Français portent le jugement le plus favorable?: 56 % d’opinions favorables, contre 48 % pour Emmanuel Macron et 39?% pour le socialiste Benoît Hamon. Et certains sondages le donnent à la troiisème place au premier tour, devant François Fillon, talonnant les deux pêrsonnalités installées aux premières places, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Comment expliquer cette dynamique ?
Il s'est adouci sur la forme
« Je deviens une figure rassurante », assurait le candidat de la France insoumise dans le JDD du 2 avril. « Il est plus resté lui-même qu’il n’a changé, nuance Claude Patriat, professeur émérite de science politique à l’université de Bourgogne. Il se fâche moins, mais il ne lui faudrait pas grand-chose pour qu’il se refâche. Il y a un contraste entre la forme, adoucie, et le fond, avec ses propositions faramineuses. Mais sur le long terme, pas sûr que la forme l’emporte sur le fond. »
Un dernier sondage (12 avril 2017) Ifop donne Jean-Luc Mélenchon à la quatrième place avec 18,5?%, à un point derrière François Fillon et avec dix points de plus que le socialiste Benoît Hamon. Plus généralement, il talonne et parfois dépasse le candidat des Républicains. « Vous sentez bien les amis que la vague se lève, avait affirmé dimanche 2 avril le candidat, lors d’un meeting à Châteauroux. S’il faut gouverner, nous saurons le faire [et] dès le premier jour, il y aura l’équipe qu’il faut ».
Il profite des divisions au PS
La stratégie de refuser toute alliance avec Benoît Hamon semble porter ses fruits, tant Jean-Luc Mélenchon siphonne les voix du candidat PS. Dans un sondage Ifop pour le JDD, Mélenchon obtient le meilleur résultat, 44?%, à la question « Qui incarne mieux les idées et les valeurs de la gauche ? », contre 31?% pour son adversaire socialiste.
Pour Claude Patriat, c’est la faiblesse de Hamon combinée à la poussée de Macron qui a entraîné une radicalisation du vote de la gauche : « Ce n’était pourtant pas joué d’avance, estime le politologue. Les failles des Républicains avec les affaires de Fillon auraient pu déporter Macron vers la droite. C’est la faiblesse de Hamon combinée à la poussée de Macron qui a entraîné une radicalisation du vote de la gauche, la candidature de Hamon a divisé la gauche. » L’idée d’un vote utile pour Mélenchon a fait son chemin chez certains électeurs de gauche.changer d’avis.
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