La coalition d’extrême-droite et de droite en tête
La coalition la plus importante est celle qui unit la droite de Forza Italia à l’extrême-droite de la Ligue du Nord et de Frères d’Italie. Elle obtient entre 33,5 et 36,5 %, contre 29,18% en 2013. Cette progression est possible grâce à la progression de l'extrême-droite. En effet Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi baisse. Il recueille entre 12,5% et 15,5% des suffrages (en 2013, le Peuple de la liberté obtenait 21,56% des voix).
Forza Italia serait devancé par la Ligue de Matteo Salvini, estimée entre 13 et 16%. Cela signifierait une prise de leadership de l'extrême-droite au sein de la coalition. Une première depuis 1994. Dans les régions septentrionales du pays, la Ligue fait des poussées à plus de 40% dans certaines zones.
À cela, il faut ajouter le score de Frères d’Italie, une force néofasciste, créditée de 3 à 6%.
Le centre-gauche en baisse
Le Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi s’effondre, crédité de 20,5 à 23,5% des suffrages (25,43% en 2013). Le total de la coalition de centre-gauche est estimé entre 25 et 28% (29,55% en 2013). Le chef du groupe PD à la Chambre des députés, Ettore Rosato a déclaré que si les résultats restaient dans ces eaux, son parti « irait à l’opposition ». Depuis 2011, le PD était le principal parti au gouvernement. L'ancien sous-secrétaire d'État à la justice, Gennaro Migliore, a prévenu qu'il n'y aurait aucune alliance avec le Mouvement cinq étoiles.
À gauche du Parti démocrate : la bérézina
On observe un effondrement des forces à la gauche du Parti démocrate. Libres et égaux est estimé entre 3 et 5%. Cette liste rassemble Gauche italienne, qui avait obtenu 3,2% en coalition avec le PD il y a cinq ans. Elle a également vu le renfort de la "gauche" du Parti démocrate. Sans succès visiblement.
Quant aux communistes de Pouvoir au peuple ils obtiendraient, selon les premiers bulletins dépouillés 1,1% des voix et n’entreront pas au Parlement. Il y a cinq ans, Révolution civile, l’alliance à laquelle participaient le Parti de la refondation communiste et le Parti des communistes italiens, recueillait 2,25% des suffrages.
Pas de majorité
Les projections en sièges pour la Chambre des députés montrent qu'aucune majorité ne se dégage. La coalition de droite et d'extrême-droite est loin d'obtenir les 315 sièges pour gouverner : elle en occuperait entre 225 et 265. Le M5S aurait lui entre 195 et 235 députés. Le centre-gauche entre 115 et 155. Libres et égaux entre 12 et 20 sièges. Les autres listes obtiendraient entre 6 et 8 sièges.
Au Sénat, où le vote a lieu sur base régionale, la droite et l'extrême-droite pourraient se rapprocher de la majorité (158 sièges). Elles sont créditées de 112 à 152 élus. Le Mouvement cinq étoiles est estimé entre 75 et 115 sénateurs, talonné par la coalition de centre-gauche (57 à 97 élus). La liste Libres et égaux aurait entre 2 et 6 élus.
Pour gouverner, un exécutif doit avoir la majorité dans les deux branches du Parlement.
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