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Les regards se tournent vers l’Etat hébreu après les frappes aériennes conduites contre la base militaire T4 en Syrie. Plusieurs missiles ont frappé, lundi 9 avril à l’aube, l’aéroport militaire syrien de Tiyas, situé entre Homs et Palmyre, dans le centre du pays, au surlendemain d’une attaque chimique présumée contre le bastion rebelle de Douma, en banlieue de Damas.

Lundi 9 avril au matin, aucune confirmation officielle n’était publiée. Mais Damas comme Moscou ont désigné Israël comme le responsable de ces frappes. « Deux avions F-15 de l’armée israélienne ont frappé l’aérodrome (…) à l’aide de huit missiles téléguidés depuis le territoire libanais, sans pénétrer dans l’espace aérien syrien », a affirmé le ministère russe de la défense cité par des agences russes.

Au moins 14 combattants, dont des Iraniens, ont été tués dans cette attaque, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Une base contrôlée par les forces Al-Qods

Le 10 février, Israël avait ciblé cette même base, d’où était parti un drone qui avait pénétré dans son espace aérien. Au total, douze sites dont quatre iraniens avaient été visés. Selon l’armée, cette base est contrôlée par les forces Al-Qods, l’unité spéciale des gardiens de la révolution iranienne. En réponse, un avion de chasse israélien avait été abattu.

Le 4 avril, Benyamin Nétanyahou s’est entretenu par téléphone avec Donald Trump, au sujet des « développements récents au Moyen-Orient », selon la Maison Blanche. Derrière la formule vague se cacherait une profonde divergence de vues. Israël est très inquiet des intentions du président américain de retirer toutes les troupes de son pays déployées en Syrie. Les experts estiment que Washington fait un mauvais calcul, en se concentrant exclusivement sur l’élimination des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), et en négligeant l’implantation iranienne en Syrie. D’autant que la Russie ne semble pas décidée à jouer le rôle de gendarme, se contentant de défendre ses acquis.

Le consensus en Israël est que le pays doit défendre, même seul, ses intérêts. Chef du renseignement militaire entre 2006 et 2010, Amos Yadlin, le directeur de l’Institut pour les études de sécurité nationale, a précisé sur Twitter, dimanche, après l’attaque perpétrée par le régime syrien à Douma, quelle pourrait être une cible opérationnelle importante : « Les escadrons d’hélicoptères d’Assad qui larguent des bombes barils devraient être définitivement interdits de vol. Même sans gaz poison, ces véhicules sont utilisés pour lancer des explosifs imprécis qui provoquent la terreur et la mort chez les civils syriens. »

Faire payer « le prix fort »

A Washington, le Pentagone a rapidement réagi après l’annonce des frappes contre la base militaire en assurant que ses forces armées « ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie ». Même son de cloche à Paris : « Ce n’est pas nous », a de son côté déclaré le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger.

Le président états-unien, Donald Trump, a promis dimanche de faire payer « le prix fort » au régime de Bachar Al-Assad pour le bombardement chimique présumé qui a fait plusieurs dizaines de morts samedi soir à Douma, selon des organisations non gouvernementales et des secouristes, et qui a été attribuée à l’aviation syrienne. Damas a nié tout recours à des armes chimiques de la part de ses forces, et la Russie parle d’informations fabriquées de toutes pièces.

Entre une quarantaine et une cinquantaine de personnes sont mortes dans la ville rebelle de Douma, près de Damas.

Le président américain et son homologue français, Emmanuel Macron, ont promis également dimanche une « réponse forte et commune ». Sous l’impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion urgente lundi à 19 heures du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur l’attaque présumée samedi à Douma, selon des sources diplomatiques.


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