Plus "transportable" que "portable" donc, l'Osborne 1 dispose d'un écran de 5", soit la taille moyenne d'un écran de smartphone aujourd'hui, en nettement moins élaboré cependant : l'affichage monochrome n'autorise que 52 caractères au maximum (le tiers d'un tweet) par ligne. Malgré ces contraintes, il était possible de taper du texte sur le clavier QWERTY. WordStar, un des premiers logiciels de traitement de texte, fonctionnait sur l'OS CP/M. L'ancêtre d'Excel, Multiplan, était également de la partie. Ces travaux pouvaient être enregistrés sur la mémoire de l'ordinateur de 64 ko. La plupart des modèles d'ordinateurs portables dépassent aujourd'hui les 256 Go de stockage, soit 2 millions de fois plus que l'Osborne 1.
Vendu 1 750 $, soit 4 773 $ actuels, la machine était relativement accessible. L'IBM System/23 Datamaster, sorti la même année, coûtait par exemple environ 27 000 $ actuels. Les premiers mois furent glorieux, mais la chute brutale. En un trimestre, la Osborne Computer Company engrange son 1er million de dollars de ventes. En douze mois, 120 000 unités sont écoulées pour 73 millions de $ de chiffre d'affaires.
Au cœur du succès, l'entreprise annonce avec trop d'avance les remplaçants du Osborne 1, l'Executive model OCC-2 et le Vixen, dont les performances sont deux fois supérieures. Les clients diffèrent alors leur achat d'ordinateur Osborne ou se tournent vers des machines concurrentes, alors que les nouveaux modèles ne sont pas prêts. Cet effet, plus tard appelé "Osborne Effect", a pour conséquence un effondrement brutal des ventes et des rentrées d'argent de l'entreprise. L'Osborne Computer Company fut déclarée en faillite en septembre 1983.
Lire la suite : Insolite : Osborne 1, le premier ordinateur portable de l'histoire