Au lendemain d'une série d'attentats suicide contre des églises de Surabaya, un nouvel attentat a frappé lundi cette ville d'Indonésie. Quatre kamikazes à moto se sont fait exploser près d'un commissariat de police, faisant une dizaine de blessés. Le président indonésien, Joko Widodo, a condamné cet acte meurtrier, resté pour l'heure sans revendication. «Il s'agit d'un acte lâche, indigne et inhumain. Il n'y aura aucun compromis dans les mesures entreprises sur le terrain pour lutter contre le terrorisme», a assuré le chef de l'État.
La métropole de l'est de l'île de Java, deuxième ville d'Indonésie, a été le théâtre dimanche d'une des vagues d'attentats les plus meurtrières de ces dernières années dans l'archipel d'Asie du Sud-Est, pays musulman le plus peuplé au monde. Trois attaques suicide ont été commises contre des églises par six membres d'une même famille, et revendiquées par le groupe djihadiste État islamique (EI). Ces attaques, qui ont fait 14 morts et des dizaines de blessés, ont été perpétrées dans trois endroits différents, à dix minutes d'intervalle, la première explosion s'étant produite à 7h30, a précisé la police de Surabaya.
La famille, comprenant la mère et le père ainsi que deux fillettes de 9 et 12 ans et deux fils de 16 et 18 ans, était liée au mouvement Jamaah Ansharut Daulah, un groupe qui soutient Daech. Selon les médias locaux, elle aurait pu revenir de Syrie, où des centaines d'Indonésiens ont afflué ces dernières années pour combattre aux côtés des djihadistes de Daech. La mère, identifiée comme Puji Kuswati, et ses deux filles portaient des niqabs et des bombes autour de la taille lorsqu'elles ont pénétré dans l'église Kristen Indonesia Diponegoro pour se faire exploser, selon le chef de la police nationale. Le père, Dita Priyanto, chef de cellule au sein du JAD, a foncé avec une voiture d'explosifs sur l'Eglise pentecôtiste du centre de Surabaya, alors que ses fils ont conduit des motos en direction d'un troisième lieu de culte, l'église Sainte-Marie, où ils ont activé les explosifs qu'ils portaient. Des démineurs ont par ailleurs désamorcé deux autres bombes dans l'Eglise pentecôtiste du centre de Surabaya.
Ces trois attaques interviennent à quelques jours du début du ramadan dans ce pays d'Asie du Sud-est en haute alerte après des attaques perpétrées ces dernières années, certaines par l'État islamique. Le JAD, répertorié par le département américain d'État sur sa liste noire des organisations terroristes, aurait attiré des centaines de sympathisants de Daech en Indonésie.
Des images diffusées par les médias montrent un corps gisant devant une porte de l'église catholique Sainte-Marie et des membres de la police scruter les lieux au milieu des décombres. «J'étais effrayée. Beaucoup de gens criaient», a raconté à l'AFP Roman, un homme de 23 ans témoin de l'explosion. L'attaque s'est produite après une messe matinale et au moment où des fidèles arrivaient pour un deuxième office. Le kamikaze a frappé en se servant d'un deux-roues. La police a ordonné la fermeture temporaire de toutes les églises à Surabaya.
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