Il avait fait "n’importe quoi" pendant l’atterrissage, à cause de l’ecstasy consommé la veille : la justice a prononcé vendredi une interdiction définitive d’exercer sa profession contre un pilote de la compagnie aérienne EasyJet.
Le tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) l’a reconnu coupable de mise en danger de la vie d’autrui, et l’a également condamné à 12 mois de prison avec sursis. Une peine supérieure à celle requise par le parquet, qui réclamait huit mois. Ce pilote de 49 ans était client d’un petit réseau francilien de cocaïne.
Lors de l’enquête, la police judiciaire du Val-de-Marne met sur écoute une vendeuse et tombe sur une conversation surprenante. L’aviateur, habitué à piloter un Airbus 320 de 180 places, se plaint des effets secondaires d’un cachet d’ecstasy offert par sa dealeuse.
Polyconsommation de drogues
"J’avais des petites sueurs. (…) Je me suis pas senti très bien, j’ai fait n’importe quoi sur une approche", s’inquiète le pilote sur l’enregistrement. "J’étais persuadé que les effets secondaires seraient limités à deux heures après la prise", s’est défendu le client à la barre.
Cocaïne, ecstasy, MDMA, cannabis… Ce père de trois enfants a évoqué sa polyconsommation, qu’il entretenait "depuis un an et demi environ", lors de "nuits parisiennes". Ancien trader, l’homme a regretté une "erreur inexcusable" et a juré laisser passer généralement "deux ou trois jours" avant de piloter, lorsqu’il consommait.
Procédure disciplinaire en cours
"Physiquement, vous n’êtes pas aussi bon qu’un pilote qui n’aurait rien consommé. C’est une réalité, ça s’appelle l’addiction", a rétorqué la procureure. "Vous étiez en train de sombrer et il était temps que ça s’arrête".
EasyJet a annoncé que "des procédures disciplinaires sont en cours" à l’encontre de son employé. "Dès l’ouverture d’une enquête par les autorités, ce dernier n’a plus opéré de vol", a-t-elle précisé.