C'est parti de la santé, qui « doit primer sur toute autre considération ». Ce vendredi sur RMC et BFM TV, le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a annoncé la mise à niveau, bientôt, de la fiscalité sur le diesel. « Quand on fait la circulation différenciée à Paris, j'ai immédiatement conscience de la peine qu'on inflige à la personne ou la famille qui a été éloignée des centres urbains » et qui, pour se déplacer, n'a d'autre choix que de prendre sa voiture, un diesel du fait des mesures incitatives, et notamment du prix du carburant.
« Nous allons faire un rattrapage », a poursuivi le ministre d’État. « Nous allons le faire assez rapidement, dans la loi de programmation (budgétaire, Ndlr) », a-t-il glissé avant d'être interrompu, donc sans préciser s'il s'agissait du prochain budget. « A terme », essence ou diesel, « la fiscalité sera le même, en tout cas à la pompe ».
«Avoir une vision globale de la fiscalité»
Mais Hulot refuse de se contenter d'alourdir une fiscalité. « Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une vision globale de la fiscalité. La fiscalité écologique a toujours été strictement additionnelle, et punitive. Si on veut qu'elle emmène un changement de consommation et des comportements vertueux, alors elle doit se faire globalement ». C'est à dire à pression fiscale égale.
Le rééquilibrage est déjà à l’œuvre depuis deux ans : en 2016 et 2017, la taxation sur le diesel a augmenté d'un centime par litre. Symétriquement, celle sur l'essence a baissé d'un centime. Mais demeure un écart d'environ 17 centimes entre les deux types de carburant.
«On doit changer par la loi le Code minier»
Par ailleurs, le ministre a expliqué que le gouvernement présentera d'ici l'automne une loi visant à empêcher tout nouveau permis d'exploration d'hydrocarbures en France. «Pour qu'il n'y ait pas de nouveaux permis, on doit changer par la loi le Code minier, et on va le faire dans un délai très court», a-t-il lancé.
Ces déclarations s'inscrivent dans la lignée de propos tenus en février par Emmanuel Macron, alors simple candidat à l'élection présidentielle, qui s'était dit opposé à la recherche de gaz de schiste en France métropolitaine.
En ce qui concerne l'outre-mer, M. Macron avait même envisagé de mettre fin aux permis d'exploitation d'hydrocarbures, qui concernent notamment les forages pétroliers au sein de la Guyane.