Le média d'outre-Atlantique Anandtech a révélé que Huawei fausse les résultats de benchmarks sur certains de ses téléphones en activant un mode dédié. Le constructeur chinois a réagi à cette révélation avec une justification pour le moins inédite.
Si vous pensiez que la triche sur les résultats de benchmarks était de l'histoire ancienne, Anandtech vient vous rappeler que ces pratiques sont encore d'actualité. Le média américain dévoilait le 4 septembre dernier que Huawei s'est arrangé pour fausser les résultats obtenus avec 3DMark et GFXBench, deux applications populaires de benchmark. Trois téléphones de la marque chinoise sont concernés par cette affaire : le Huawei P20 Pro, le Huawei Nova 3 et le Honor Play. Une fois la supercherie découverte et contournée, ces smartphones se révèlent être bien moins performants.
Performances réduites de moitié
Pour obtenir des résultats flatteurs sur 3DMark, les smartphones de Huawei activent un “mode performance” inaccessible depuis les paramètres. Celui-ci a plusieurs conséquences. Tout d'abord, il se met à ignorer toute gestion des températures de l'appareil quand une application de benchmark est détectée. Ne se souciant plus de la chaleur émise ni de l'autonomie, le terminal peut lâcher les chevaux et ainsi offrir des performances aussi élevées qu'irréalistes. Le smartphone devient cependant une sorte de boule de feu inutilisable. Anandtech ajoute que lorsqu'une application de benchmark est lancée, toute la puissance de calcul du SoC est concentrée dessus, quitte à délaisser celles qui tournent en tâches de fond. Grâce à cette méthode, le Honor Play monte à 127,35 FPS sur l'un des tests de GFXBench. La supercherie contournée, le terminal n'offre plus que 66 FPS. Une différence pour le moins significative…
De son côté, UL, la société à l'origine de 3DMark, a également réalisé quelques tests. Au cours de son enquête, elle a réalisé qu'en faisant tourner une version privée de l'application — que seuls les développeurs de l'entreprise possèdent —, le Honor Play présente des performances 39 % moins élevées. Les résultats sont encore plus spectaculaires du côté du Huawei Nova 3, chutant de 48 %. “Cet écart indique que les terminaux reconnaissent l'application 3DMark par son nom plutôt que par le type de travail demandé”, indique ainsi UL dans un communiqué.
?Une ligne de défense surprenante
Suite à la révélation de l'affaire, Huawei n'a pas tardé à répondre via un communiqué obtenu par Android Authority. De façon assez surprenante, la marque sous-entend l'inutilité de tricher lors des tests de benchmark. “Huawei a toujours placé sa priorité sur l'expérience utilisateur et non pas sur des résultats de benchmarks élevés, explique ainsi l'entreprise. D'autant plus qu'il n'existe pas de lien réel entre les deux.” Le constructeur dévoile cependant qu'il a prévu “de donner accès au mode performance afin d'utiliser toute la puissance de (son) smartphone".
Reste à savoir si Huawei aura appris de cette leçon le 16 octobre prochain à Londres, à l'occasion de la présentation du Mate 20.
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