Après plus de 6 heures de réunion avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne, jeudi 5 avril, les syndicats de cheminots, qui ont commencé une grève en pointillés il y a trois jours contre la réforme de la SNCF, sont ressortis insatisfaits. Vendredi, une autre réunion au ministère se penchera sur les droits sociaux des cheminots.
"Rien à dire" aux cheminots
"En sortant d'une réunion comme celle-là, on s'interroge. Quelles avancées ? Très franchement, il n'y a rien à dire", a déploré, sur franceinfo, Roger Dillenseger, le secrétaire général de l'Unsa-ferroviaire. "Sur tous les sujets qu'on a pu évoquer, on a continué à échanger. On échange, on se fait des politesses et, à la sortie, on ressort avec les poches vides", dit-il, répétant qu'il n'y aucune avancée réelle.
Si je me mettais face à une assemblée générale de cheminots en grève, je ne saurais pas quoi leur dire pour les faire sortir de grève. Donc, on est dans une situation où le mouvement social risque bien de se durcir.
"Bilan des courses : rien de neuf, 6 heures de blabla pour ne rien en sortir, pas la moindre avancée,si ce n'est qu'on nous demande des propositions, d'amender un texte qui n'existe pas, regrette de son côté Didier Aubert, le secrétaire général de la CFDT-Cheminots. C'est problématique en termes de méthode. On a l'impression qu'ils jettent de l"huile sur le feu en permanence. On n'a pas d'autre solution que de continuer la mobilisation des cheminots".
La question du "niveau de mobilisation"
Les syndicats disent n'avoir obtenu aucune indication sur la résorption de la dette, aucune précision sur l'ouverture du rail à la concurrence, sur le transfert du personnel, sur la fin du statut des cheminots. Au final, cette réunion qui aurait pu désamorcer la colère a provoqué l'effet inverse. Eric Santinelli Sud-Rail estime que les cheminots, dans les assemblées générales, doivent s'interroger sur le niveau de la mobilisation nécessaire, dit-il, pour qu'il y ait de réelles négociations. "Aujourd'hui, on est sur un schéma qui a vocation à faire disparaitre notre entreprise publique, le statut de cheminots, sur un schéma qui ne s'autofinance pas, qui ne permet pas de régler les questions de la dette et le gouvernement les renvoie à la fin de l'année", explique le délégué de Sud-Rail, syndicat entré dans une grève reconductible et illimitée. Les autres organisations restent encore sur l'alternance, soit deux jours de grève tous les cinq jours. Le rythme pourrait être modifié. Une réunion interfédérale est prévue ce vendredi à la mi-journée.
Selon le calendrier initial des syndicats, le prochain épisode de la grève s'étendra du samedi 7 avril 20h au mardi 10 avril à 7h55.