En marge de leurs projets les plus connus, tels que les Google Glass et les ballons Loon, les laboratoires X de Google planchent également sur le problème du stockage d'énergie à grande échelle. Un prototype potentiellement révolutionnaire s'apprête à voir le jour.
Le projet, jusqu'ici inconnu au bataillon, a hérité du nom de Malta. Mené par moins d'une dizaine de chercheurs, son objet est d'apporter une solution à la problématique cruciale du stockage des énergies à grande échelle. En quoi est-ce un important défi d'avenir ? C'est simple : pour se libérer des énergies fossiles, polluantes, il faut pouvoir s'appuyer sur les énergies renouvelables, dont les deux sources "propres" que sont le solaire et l'éolien. Petit souci : le soleil ne brille pas la nuit et le vent ne souffle pas sur commande. Il faut donc que les réseaux de distribution évoluent pour pouvoir conserver l'énergie produite en dehors des heures de forte consommation et la livrer plus tard — ce dont ils sont presque totalement incapables à l'heure actuelle. D'après Bloomberg, en 2016, la capacité de stockage cumulée des fournisseurs a atteint quelque 790 mégawatts, tandis que plusieurs gigawatts, au bas mot, ont été virtuellement jetés à la poubelle. Une capacité de stockage de 45 gigawatts est donc attendue à l'horizon 2024. Mais quid de la technologie ?Pour l'heure, il existe un seul véritable candidat : notre bonne vieille batterie au lithium. Sa durée de vie est relativement limitée et son coût à très grande échelle est élevé, ce qui n'encourage pas les poids lourds de l'énergie à investir. Ce coût, toutefois, tend très clairement à baisser. Toute alternative à moyen terme se doit donc d'être économiquement compétitive. Cela tombe bien : le défi du projet Malta est précisément de réussir à exploiter une théorie qui s'appuie sur des ressources bon marché avec du matériel tout aussi abordable.
Concrètement, le fruit du projet est un mécanisme composé de deux silos remplis de sel et de deux silos remplis d'antigel. Ledit mécanisme est en mesure d'avaler de l'électricité pour la transformer en courants chauds et froids. Pendant la phase de stockage, le flux chaud réchauffe le sel, tandis que le flux froid refroidit l'antigel. Lorsque le réseau est en demande d'énergie, les flux sont inversés — le sel, qui conserve très bien la chaleur (jusqu'à plusieurs jours), nourrit un courant chaud et les silos d'antigel nourrissent un courant froid. Leur confrontation produit une réaction. Une turbine se charge alors de (re)convertir cette énergie en électricité.
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