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Édouard Philippe a annoncé hier la suspension, pour trois mois, de l'augmentation des taxes sur le gasoil et l'essence ainsi qu'une série d'autres mesures destinées à apaiser la colère.

Un moratoire pour ne pas reculer vraiment. C'est le nouvel «en même temps», imaginé lundi par Emmanuel Macron et annoncé hier par son Premier ministre. Conscient que l'augmentation des taxes sur le gasoil et l'essence était un obstacle à tout dialogue, le couple exécutif a donc imaginé la suspendre pour… 3 mois. Edouard Philippe a même assorti cette proposition d'autres engagements : ne pas durcir les contrôles techniques comme cela était d'ores et déjà prévu mais aussi ne pas augmenter en janvier le prix de l'électricité et du gaz. «Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation», a fait valoir édouard Philippe qui a également annoncé un «large débat sur les impôts et les dépenses publiques».

Ces annonces ne semblent pourtant pas, pour l'instant, vraiment à la hauteur des attentes ni des gilets jaunes ni des oppositions politiques. Les LR, en outre, pointent du doigt une contradiction : «le Sénat avait annulé, dans le budget que nous discutons actuellement, l'augmentation du prix du gasoil. Or comme le gouvernement ne fait que la suspendre, il va devoir la réinscrire dans le projet de loi et la faire voter par l'Assemblée, ça risque de mal se passer», explique à «La Dépêche», la vice-présidente LR de l'Assemblée Annie Gennevard.

Les gilets jaunes, eux non plus, ne semblaient pas, hier, convaincus.

Certes des manifestants ont décidé de lever le blocage du dépôt pétrolier à Brest, jugeant «satisfaisantes» les concessions de l'exécutif.

Mais ailleurs, les blocages continuaient et plusieurs stations-service étaient fermées pour rupture de carburant. «Ils font ça pour qu'on lève le camp et qu'on rentre chez nous, mais on ne va pas bouger», explique Lionel Rambeaux, soudeur, à un barrage à la sortie du Mans. «Ce sont des mesurettes. On attendait autre chose que des mesures symboliques pour faire baisser d'un palier la colère», soupire à ses côtés Marc Beaulaton, 59 ans, retraité d'EDF.

D'ailleurs, depuis hier après-midi, un nouvel appel est diffusé et échangé en masse sur les réseaux sociaux, intitulé : «Le 8 décembre 2018, tous à Paris pour l'Assault final, contre Macron».

De son côté, le chef de l'Etat, qui a reçu hier discrètement un gilet Jaune à l'Elysée, s'est rendu ensuite à la préfecture du Puy-en-Velay, qui avait été incendiée samedi après un rassemblement de gilets jaunes.

Il se trouve sur place «pour témoigner personnellement et directement de son respect et de son soutien aux agents après l'incendie d'une partie des locaux préfectoraux», a indiqué son entourage.

Un exécutif à la manœuvre pour que les incidents de samedi dernier ne se reproduisent pas et entrevoir une sortie de crise.


Lire la suite : Gilets jaunes : Édouard Philippe annonce un moratoire pour sortir de l'ornière


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