Par le

Le premier ministre était l’invité du « 20 heures » de France 2 dimanche soir, au lendemain du mouvement contre la hausse des taxes sur le carburant.

Au lendemain de la mobilisation de près de 290 000 « gilets jaunes » contre, notamment, la hausse des taxes sur les carburants, la parole d’Edouard Philippe était attendue. Invité du « 20 heures » de France 2, dimanche 18 novembre, le premier ministre n’a toutefois pas répondu aux revendications des manifestants.

« On a entendu de la colèremais on a aussi entendu de la souffrance, l’absence de perspectives, l’idée que les pouvoirs publics depuis longtemps ne répondaient pas aux inquiétudes et au sentiment de déclassement, d’abandon ressenti par une partie de la population », a reconnu M. Philippe à propos de la mobilisation de samedi.

Mais il a de nouveau affiché les engagements pris par Emmanuel Macron de faire baisser les prélèvements obligatoires et de mieux rémunérer le travail, quitte à davantage taxer la pollution. « Ce n’est pas quand ça souffle qu’il faut changer de cap, le cap que nous avons fixé nous allons le tenir », a insisté le premier ministre, assurant que la taxe carbone serait maintenue. « La transition écologique ne peut être réussie que si nous accompagnons effectivement, pratiquement, les Français (…) Nous voulons les libérer de cette dépendance à la voiture. »

« La sécurité a été une constante de notre attitude »

Alors que le bilan humain est lourd avec un mort, une manifestante de 63 ans percutée par une conductrice en Savoie, et plus de 400 blessés, le chef du gouvernement a déploré des scènes de manifestation « très violentes »

« La liberté de manifester est garantie, mais ce n’est pas l’anarchie », a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que l’ambiance avait été « bon enfant à certains endroits ». « La sécurité a été une constante de notre attitude », a-t-il affirmé, condamnant le « comportement indécent » de « ceux qui ont utilisé » politiquement « le décès dramatique de cette manifestante en Savoie ».

Edouard Philippe a par ailleurs écarté l’idée d’une réunion avec les corps intermédiaires pour construire un « pacte social de la conversion écologique », comme réclamé la veille par le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, estimant que ce n’est pas ce que « demandent les “gilets jaunes” ».

« Gilets jaunes » : une mobilisation plus faible, qui se poursuit le 19 novembre

Ils n’étaient plus que 46 000 « gilets jaunes » mobilisés pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant, dimanche 18 novembre, selon une source policière. La mobilisation était donc plus faible – par rapport aux 290 000 manifestants de samedi – mais de nombreux barrages filtrants ou blocages étaient signalés, à des ronds-points ou sur des axes autoroutiers, comme à Montélimar, Chalon-sur-Saône, Caen, Le Mans et ailleurs à l’ouest, en Nouvelle-Aquitaine ou encore en Vaucluse ou dans le Var.

Dans la soirée, une centaine de « gilets jaunes » ont ainsi bloqué les accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, empêchant le passage des camions, rapporte le quotidien Ouest-France. A Caen, les gendarmes sont intervenus dans l’après-midi pour disperser un millier de « gilets jaunes » sur un échangeur au sud de la ville.

Dans plusieurs endroits, les manifestants ont fait savoir qu’ils poursuivraient le mouvement lundi, comme à Brioude (Haute-Loire) ou dans le Morbihan. Au Mans, une union avec les routiers et les agriculteurs pour empêcher l’accès à l’A28 est annoncée.


Lire la suite : « Gilets jaunes » : Edouard Philippe réaffirme que « le cap sera tenu »


Articles en relation

Le programme budgétaire du RN est-il crédible ? Image de freepik Le programme budgétaire du RN est-il crédible ? Depuis le 12 juin, la France emprunte à..... Read Full Article
Réseaux sociaux : la fabrique de l’hostilité politique ? Image de freepik Image de freepik Réseaux sociaux : la fabrique de l’hostilité politique ? Antoine Marie, École normale supérieu..... Read Full Article