La préfecture de Haute-Savoie est devenue la plus grande commune nouvelle de France après sa fusion avec cinq autres villes en 2017.
Issue de la fusion de six communes haut-savoyardes – Annecy, Annecy-le-Vieux, Cran-Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod –, la commune nouvelle d’Annecy, créée le 1er janvier 2017, constitue, par sa population (128 000 habitants), la plus grande commune nouvelle de l’Hexagone. Un pari ambitieux tant il n’était pas évident, a priori, de marier six communes de tailles et de traditions différentes, de la plus petite, Pringy (4 258 habitants au moment de la fusion), à la plus grande, Annecy (54 087 habitants).
De fait, il a fallu aux équipes municipales surmonter les obstacles au fil du processus et, aujourd’hui encore, elles continuent à découvrir « des trous dans la raquette ». « Le 31 décembre 2016, tout le monde priait pour qu’on soit en mesure de sortir les fiches de paie du 31 janvier 2017 », se remémore Anne-Marie Aubry, la directrice du cabinet du maire d’Annecy. Aucun système de paie des six communes fusionnées ne correspondait. Idem pour les impôts locaux, les panneaux d’information, les tarifs des services publics, les conditions de travail des agents… « Si on avait su les difficultés, on ne l’aurait peut-être pas fait, avoue-t-elle, mais, maintenant, on est fier d’y être. »
Harmonisation
C’est probablement pour les 3 000 agents municipaux que la transition a été la plus compliquée. « Les conséquences pour les agents avaient été sous-estimées. Cela a entraîné des changements de lieu de travail, de nature des missions, ça a bouleversé les habitudes de travail. Un certain nombre d’entre eux en ont souffert », reconnaît Bernard Accoyer, le maire délégué (LR) d’Annecy-le-Vieux. Dans une petite commune, les agents sont souvent polyvalents : ils peuvent effectuer une tâche le matin et une autre l’après-midi. En intégrant les effectifs de la commune nouvelle, ils sont devenus monotâches. Beaucoup ne s’y sont pas retrouvés.
La création de la commune nouvelle s’est accompagnée de la mise en place d’une grille de tarification unique des services publics. « Le pire, ça a été l’harmonisation de tout ce qui est scolaire, alors qu’il y avait des tarifs différents sur les six communes, avec des modes de calcul distincts, note Christiane Laydevant, maire déléguée (div. d.) de Meythet, chargée de ce dossier. On n’a pas eu de levée de boucliers parce qu’on a avancé en concertation avec les parents d’élèves. Il faut expliquer, échanger, mais aussi savoir évoluer. »
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