Après une surveillance de plusieurs mois, la DGSI a arrêté samedi soir 10 individus liés à l'ultradroite française soupçonnés de préparer des attaques contre des symboles de l'islam ou des musulmans.
Un vaste coup de filet antiterroriste a eu lieu samedi soir en France. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a arrêté 10"individus liés à l'ultradroite soupçonnés de préparer un passage à l’acte", a salué dimanche 24 juin le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Ils auraient notamment pu vouloir s'en prendre à des symboles de l'islam ou des musulmans, bien qu'aucune cible précise n'ait pu être identifiée.
Ces 10 personnes, âgées de 32 à 69 ans et interpellées en Charente-Maritime, à Paris et en région parisienne, mais aussi en Corse du Sud, en Haute-Vienne et dans le Cher, étaient surveillées depuis plusieurs mois par la DGSI, selon une source proche de l’enquête citée par l’agence Reuters. L’AFP indique de son côté que parmi les interpellés figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, selon des sources proches de l'enquête.
Parmi les interpellés, figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, selon des sources proches de l'enquête.
Islamistes et femmes voilées pour cibles
"Après un important travail de renseignement conduit par la DGSI, la section antiterroriste du parquet de Paris décidait le 13 avril dernier d'ouvrir une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes contre les personnes, enquête confiée à la DGSI", précise Gérard Collomb dans un communiqué. Une information judiciaire a été ouverte le 14 juin.
Les dix interpellés appartiennent à l'Action des forces opérationnelles (AFO), une faction d’extrême droite qui défend une riposte face à l'islamisme radical, précise-t-on de source proche. Ils avaient confectionné des grenades artisanales, saisies lors des perquisitions, mais aucun projet d'attaque n'a cependant été clairement matérialisé. Selon TF1-LCI, ils ciblaient notamment des imams radicaux, des détenus islamistes sortant de prison ou encore des femmes voilées, choisies au hasard dans la rue.
L'enquête devra déterminer le degré d'avancement et de maturité du projet. Leur garde à vue peut s'étendre jusqu'à 96 heures.
Résurgence de l'ultradroite
En octobre 2017, les services antiterroristes avaient démantelé un groupuscule d'ultradroite fédéré autour d'un ex-militant du mouvement royaliste Action Française, Logan Nisin, qui avait été arrêté en juin 2017. Ce dernier avait reconnu avoir fondé un groupuscule baptisé OAS, reprenant le nom de l'organisation responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960. Son mot d’ordre : "Enclencher une re-migration basée sur la terreur".
Le groupe avait envisagé de s'en prendre à l'ex-candidat à la présidentielle de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner, secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement et ex-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) et de cibler des "kebabs" de Marseille ou le "chantier de la grande mosquée de Vitrolles". Mais l'entreprise avait tourné court, faute d'en avoir "les capacités", selon les éléments de l'enquête.
Des notes de la DGSI versées dans ce dossier toujours à l'instruction et dont a eu connaissance l'AFP décrivent le réveil de l'ultradroite en France avec des "groupuscules concurrents", "soudés" autour de la dénonciation de "l'islamisation de la France" et prospérant sur les craintes liées à la menace jihadiste. Les services de renseignement soulignent toutefois que leurs "capacités opérationnelles apparaissent (…) limitées" compte tenu de leurs actions en "ordre dispersé".
Cet état des lieux fait écho aux propos tenus en 2016 par Patrick Calvar, alors patron de la DGSI, qui avait marqué sa préoccupation d'une dérive vers "une confrontation entre l'ultradroite et le monde musulman, pas les islamistes mais bien le monde musulman".
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