Les grandes banques françaises n’ont pas l’intention de laisserOrange Bank casser les prix sans réagir. A l’approche de l’arrivée de l’opérateur télécoms dans le paysage bancaire, plusieurs institutions ont lancé une contre-offensive pour dissuader leurs clients de rejoindre la concurrence.
Le Crédit agricole va ainsi lancer d’ici à la fin de l’année une offre commerciale basique et low cost, « Eko », qui intégrera pour 2 euros par mois une carte de paiement internationale, un chéquier et quelques services pratiques, notamment des alertes SMS ou les frais d’opposition et de refabrication de la carte. Pour limiter le risque de « cannibalisation » de leurs 21 millions de clients, ses caisses régionales ont placé quelques garde-fous : des retraits limités en dehors des distributeurs de billets de l’enseigne et pas d’autorisation de découvert.
Un tournant après des années d’augmentation des tarifs
De son côté, le Crédit mutuel a choisi de concurrencer Orange sur son terrain : il propose désormais un compte courant et une carte de paiement couplés à un abonnement téléphonique (forfait mobile avec appels/SMS/MMS illimités et 50 Go d’Internet), facturés 10 euros par mois jusqu’à la fin de l’année puis 20 euros minimum par la suite. Ce forfait « Avantoo » devance ainsi les offres croisées que l’opérateur de télécoms ne manquera pas de proposer à ses clients. Quant au Crédit mutuel Arkéa, il équipera en décembre sa néobanque, baptisée « Max », d’une carte bancaire gratuite, compatible avec le service de paiement mobile Apple Pay.
Il s’agit d’un tournant pour les banques françaises, qui n’ont cessé, au cours de ces dernières années, d’augmenter leurs tarifs, en particulier le prix de leurs cartes bancaires, et de facturer de nouveaux services, comme la « tenue de compte ».
Jusqu’à présent, les établissements avaient cantonné les offres à bas coût à leurs filiales de banque en ligne. Hello bank ! (groupe BNP Paribas), Boursorama (Société générale), BforBank (Crédit agricole) ou Fortunéo (Crédit mutuel Arkéa) ont, en effet, cherché à se développer en ne facturant ni la carte bancaire ni les frais de tenue de compte, pour peu que le compte soit suffisamment alimenté ou actif.
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