Édouard Philippe en a décidé ainsi. Dans un courrier adressé samedi au comité d'organisation «ExpoFrance 2025», le premier ministre d'Emmanuel Macron a annoncé «ne pas donner suite à la candidature de la France à l'exposition universelle» en raison des «faiblesses structurelles» du projet présenté. Déposée fin septembre 2017 auprès du Bureau International des Expositions (BIE), la candidature française est donc annulée en raison de l'objectif de «redressement de nos finances publiques», précise Édouard Philippe.
Mais depuis la révélation de ce courrier par le Journal du Dimanche, les réactions vont bon train. Le président du comité d'organisation Jean-Christophe Fromentin a déclaré ne pas se retrouver «dans cette France qui renonce» tandis que Valérie Pécresse expliquait s'inquiéter du renoncement du gouvernement «aux grands projets» et que Manuel Valls tenait à rappeler que l'exposition universelle «n'engageait pas d'argent public». Lundi, un autre commentaire ne s'est pas fait attendre: celui de l'Association Grand Paris.
Créée en octobre 2006, cette association a pour objectif «de sensibiliser l'opinion publique et les pouvoirs publics sur la nécessité de créer un Grand Paris afin d'améliorer la qualité de vie de l'agglomération parisienne». Son président est l'architecte Antonio Duarte. Dans un communiqué de presse diffusé ce lundi, le collectif fustige un «recul inacceptable pour l'industrie et le tourisme français». «C'est un mauvais signal envoyé pour l'attractivité de la France à l'international pour l'image de la cinquième puissance économique mondiale», est-il écrit dans ce communiqué.
Concernant les arguments économiques avancés par le premier ministre, l'Association Grand Paris les conteste et les qualifie de «calculs court-termistes». Pour elle, les prévisions de fréquentation sont justes: «Le budget de ExpoFrance 2025 est à l'équilibre sur un prévisionnel réaliste établi avec des grandes entreprises françaises sur la base de 35 millions de touristes.» Car c'est sur ce point précis que le litige oppose Matignon aux architectes de la candidature hexagonale. Dans son courrier de samedi, Édouard Philippe estimait en effet que «la marge d'aléas du projet «ne permet pas d'absorber certaines hypothèses de fréquentations défavorables».