Le monde fait face à un « anéantissement biologique », une « sixième extinction » massive de sa faune. Ce constat se veut alarmant et il y parvient à lire les résultats d'une étude menée par Gerardo Ceballos (Université nationale autonome du Mexique), Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo (université de Stanford), et publiée lundi dans la revue scientifique Proceedings of the National Acadamy of Sciences (PNAS). Les trois chercheurs mettent ainsi en évidence un recul spectaculaire des espèces de vertébrés sur la planète Terre, aussi bien en nombre d'animaux qu'en étendue.
Cette « défaunation » engendre des conséquences « catastrophiques » pour les différents écosystèmes naturels, indiquent les universitaires, qui expliquent que les êtres humains n'apportent pas assez d'attention à ces signes d'un « prélude d'une extinction globale des animaux ». Sans compter qu'une « défaunation » massive impacterait fortement les systèmes économiques et sociaux portés par l'homme.
Du jamais-vu depuis la fin des dinosaures
En 2015, Gerardo Ceballos et Paul Ehrlich avaient déjà tiré la sonnette d'alarme en publiant une étude dans la revue Science Advances qui faisait état d'une extinction de masse de la faune. Selon eux, les disparitions d'espèces ont été multipliées par 100 depuis une centaine d'années. Du jamais-vu depuis l'extinction des dinosaures, il y a quelque 66 millions d'années. Dans leur nouvelle étude, les chercheurs s'inquiètent non seulement de voir cette situation empirer, mais ils sont également arrivés à la conclusion qu'au-delà du nombre d'espèces en voie de disparition, les populations animales, c'est-à-dire les groupes d'animaux sur un même territoire, connaissent aussi un net recul.
Pour arriver à ces conclusions, les trois universitaires ont étudié quelque 27 600 espèces d'oiseaux, d'amphibiens, de reptiles et de mammifères, soit un échantillon représentant près de la moitié des espèces vertébrées connues sur Terre. Résultat : un tiers des vertébrés sont en déclin aussi bien en nombre qu'en étendue. Dans les régions tropicales (Amazonie, bassin du Congo et Asie du Sud-Est) et tempérées notamment, les espèces migratoires et les animaux ont de moins en moins de territoire pour chasser et se reproduire.
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