Une fusillade dans un journal d'Annapolis, dans l'est des États-Unis, a fait au moins cinq morts et plusieurs blessés graves jeudi, selon les autorités qui évoquent une "attaque ciblée". Le suspect a été arrêté.
Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres ont été gravement blessées, jeudi 28 juin, dans une fusillade visant les locaux d’un journal d’Annapolis, la capitale de l'État du Maryland, aux États-Unis. Quatre victimes sont mortes sur les lieux de l'attaque et la cinquième est décédée à l'hôpital. Deux autres personnes ont été légèrement blessées.
Le suspect, un "adulte blanc" qui approche la quarantaine, selon un porte-parole de la police, a ouvert le feu dans la salle de rédaction du quotidien à 14 h 40 locales (18 h 40 GMT), selon le Baltimore Sun, propriétaire du Capital Gazette depuis 2014. Il a ensuite tenté de se cacher sous un bureau, avant de se rendre aux forces de police, qui l'ont arrêté et interrogé.
Il s'agit d'une "attaque ciblée contre le Capital Gazette", a déclaré Bill Krampf, un responsable de la police locale. Le journal d'Annapolis avait reçu des menaces sur les réseaux sociaux, a-t-il aussi indiqué. Les enquêteurs s'intéressent à des liens passés entre l'auteur présumé et le quotidien.
Selon plusieurs médias américains, il s'agit d'un habitant du Maryland de 38 ans, qui avait poursuivi en justice le journal. Un article du Capital Gazette, posté sur son site Internet le 22 septembre 2015 et consulté jeudi par l'AFP, mentionne une décision favorable au quotidien dans le cas de poursuites en diffamation lancées en 2011 par le suspect, résidant à Laurel (Maryland) "à la suite d'un article sur un plaider-coupable pour harcèlement". Elle a été confirmée en appel.
L'un des journalistes présents au moment des faits en a fait le récit dans une série de messages du Twitter. "Un tireur a ouvert le feu à mon travail, plusieurs personnes sont mortes", a écrit Phil Davis. "Le tireur a tiré à travers la porte en verre du bureau et a ouvert le feu sur plusieurs employés", a-t-il ajouté.
"Il n'y a rien de plus terrifiant que d'entendre plusieurs personnes se faire tirer dessus alors que vous êtes caché sous votre bureau et que vous entendez le tireur recharger son arme", a-t-il également raconté alors qu'il se trouvait dans les locaux de la police, attendant d'être interrogé par les enquêteurs.
Le journal partage cet immeuble avec d'autres entreprises. Les lieux ont été rapidement évacués, les rescapés ont été mis en sécurité, et les locaux entièrement fouillés par la police. Les chaînes de télévision locales montraient un quartier bouclé par de nombreuses voitures de police.
Le Capital Gazette est un petit journal qui a été créé en 1727. Il emploie six reporters, deux photographes et cinq secrétaires de rédaction. Ses locaux sont protégés par une porte fermée en permanence, a décrit à l'AFP sur place un de ses journalistes. Malgré la tragédie, les journalistes ont assuré que le quotidien sortirait vendredi. "Je peux vous le dire : on sort une édition demain", a tweeté Chase Cook.
Dans la soirée, la police a identifié les cinq victimes tuées – trois hommes et deux femmes – qui travaillaient toutes pour le journal. Les hommages se multipliaient sur les réseaux sociaux au sujet de Robert Hiaasen, rédacteur en chef adjoint du journal âgé de 59 ans.
Le président américain Donald Trump a été informé de la situation, comme il est d'usage lors d'importantes fusillades. "J'ai été informé de la fusillade au Capital Gazette d'Annapolis, dans le Maryland. Mes pensées et prières accompagnent les victimes et leurs familles. Merci aux premiers secours qui sont actuellement sur place", a tweeté le président Trump.
Harry Logan, le gouverneur du Maryland, a réagi en se disant "totalement dévasté par cette tragédie".
Je "condamne fermement un acte diabolique d'une violence insensée à Annapolis", a écrit sur Twitter Sarah Sanders, la porte-parole du président américain. "Une attaque violente contre des journalistes innocents faisant leur travail est une attaque contre tous les Américains", a-t-elle ajouté.
Les fusillades se sont multipliées aux États-Unis ces derniers mois, en particulier dans des lycées, suscitant un intense débat sur la dissémination des armes à feu dans le pays. Il est extrêmement rare que des fusillades de ce type se produisent dans des rédactions de journaux.
L'Organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) s'est dite "profondément choquée" par la fusillade. "C'est une nouvelle tragédie pour le journalisme, victime d'une violence accrue contre les journalistes y compris dans les démocraties", a réagi son secrétaire général, Christophe Deloire, dans un communiqué.
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