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Deux jours après l'éruption du Volcan del Fuego au Guatemala, le bilan continue de s'alourdir. Au moins 75 personnes ont péri et 196 autres sont portées disparues. Mardi, une explosion a obligé les secours à interrompre les recherches.

Les opérations de recherches et de secours sont interrompues au Guatemala. Mardi 5 juin, une forte explosion a contraint les autorités à évacuer sept villages situés sur le flanc du volcán del Fuego (de feu) en raison des risques d'augmentation de l'activité volcanique. Selon les derniers bilans en date, l'éruption de dimanche a fait au moins 75 morts et près de 200 disparus. Seuls 23 corps ont été identifiés jusqu'à présent.

Sergio Cabañas, directeur des opérations de secours de la Coordination nationale de lutte contre les catastrophes naturelles (Conred) a affirmé mardi, lors d'un point presse, que "192 personnes" dont il possède les noms et le lieu de résidence, "sont portées disparues" depuis dimanche.

L'éruption a également fait 46 blessés et entraîné l'évacuation de 3 271 personnes, selon la Conred. En outre, 2 625 personnes ont dû être relogées. La catastrophe a affecté, à divers degrés, un total de 1,7 million de Guatémaltèques.

Une zone qui reste à risque

Un regain d'activité volcanique a contraint les autorités à quitter la zone de recherches. Le porte-parole de la Conred, David de Leon, explique que, selon des experts, de nouvelles coulées pyroclastiques – composées de cendres, de boue, d'eau, et de roches à haute températures – pourraient à nouveau se produire.

Un photographe de l'AFP sur place a déclaré avoir entendu un fort grondement et vu une grande colonne de cendres s'élever vers le ciel.

L'augmentation de l'activité volcanique a provoqué la panique dans la ville d'Escuintla, située près du colosse haut de 3 763 mètres et situé à 35 km au sud-ouest de la capitale. Ses habitants ont très vite quitté la ville au volant de leurs voitures, provoquant un immense chaos.

Deux jours après cette éruption, qui a déversé d'importantes quantités de boue, de lave et de cendre ardente, les possibilités de retrouver des survivants étaient très faibles, a reconnu, quelques heures avant cette interruption des recherches, Sergio Cabañas.

"Si on est piégé dans le flux pyroclastique, il est difficile de rester en vie", a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés.

Les projections spectaculaires de lave et de cendre de ce cratère avaient semé la panique dimanche dans les localités rurales situées sur le flanc du volcan, et entraîné une première évacuation d'urgence de plus de 4 500 personnes.

Suspendues dans la nuit, les recherches avaient repris mardi à l'aube dans les environs du volcan, encore recouverts d'une abondante couche de cendre grise.

Le volcan "en repos actif"

Eddy Sanchez, directeur de l'Institut de vulcanologie, a indiqué à l'AFP que l'éruption de dimanche avait libéré "beaucoup d'énergie" et que le volcan, entré en "repos actif", pourrait encore libérer des éruptions explosives qui toutefois ne devraient "pas être catastrophiques".

Le Volcan de Fuego était déjà entré en éruption en janvier 2018. En septembre 2012, son précédent réveil avait entraîné l'évacuation de quelque 10 000 personnes résidant dans des villages situés sur le flanc sud.

Deux autres volcans sont également actifs au Guatemala : le Santiaguito (ouest) et le Pacaya (20 km au sud de la capitale). Ce petit pays d'Amérique centrale est situé sur la "Ceinture de feu du Pacifique", une zone qui concentre environ 85 % de l'activité sismique terrestre.


Lire la suite : Éruption du Fuego au Guatemala : le bilan s'alourdit à 75 morts, près de 200 disparus


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