Le groupe minier français a dévissé de 24 %, lundi, en Bourse après la découverte d’un problème dans son activité d’alliages.
Un petit massacre. L’action Eramet a plongé de 24 %, lundi 10 décembre, faisant fondre sa capitalisation boursière de 420 millions d’euros d’un coup. Depuis le point haut touché en mai, le champion français du nickel et du manganèse a perdu 71 % de sa valeur. Alors qu’il avait enfin gagné de l’argent en 2017 après des années de perte et semblait en plein redressement, le seul groupe minier tricolore suscite de nouveau l’inquiétude.
A l’origine des dernières turbulences, l’annonce par Eramet d’un problème de contrôle de la qualité dans les alliages, un de ses trois grands métiers. A la suite d’investigations internes, réalisées sous l’impulsion du nouveau patron de cette branche, le groupe « a constaté des non-conformités dans le système de management de la qualité », a-t-il indiqué samedi. « Ils ont découvert un loup, traduit Jean-François Lambert, consultant chez Lambert Commodities. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Des produits défectueux ont-ils été livrés ? Va-t-il falloir dédommager certains clients ? Cela reste très flou, ce qui explique que les investisseurs aient vendu leurs actions en attendant d’y voir plus clair. » La baisse a été d’autant plus violente que le marché boursier était morose.
Baisse des cours du nickel
Seule certitude, aucune « atteinte à la sécurité » n’a été décelée dans les produits déjà livrés, par exemple aux constructeurs aéronautiques. Et des mesures correctrices ont été lancées.
Le coût de ce problème est « supérieur à 25 millions d’euros », indique Eramet. Les analystes l’évaluent en première approche entre 50 et 100 millions d’euros.
« La bonne nouvelle, c’est que la nouvelle direction d’Eramet est plus vigilante, plus dynamique que la précédente, qu’elle sait repérer les difficultés », commente Fabrice Farigoule, analyste chez AlphaValue. La mauvaise, c’est que ce problème de qualité arrive alors que le groupe est déjà sous tension en raison de la baisse des cours du nickel et d’un recul des ventes d’alliages. Seul l’activité de manganèse est réellement bénéficiaire.
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