FOOTBALL. Les Verts, défaits 4-0 en Ligue 1, ont totalement explosé en vol vendredi. Leur gardien a été expulsé pour avoir intimidé un arbitre et le président a tenté de pénétrer sur la pelouse.
Ambiance surréaliste dans un chaudron bouillonnant. Vendredi soir, Saint-Etienne a été le théâtre d'un match ubuesque entre les Verts et l'AS Monaco. Sportivement d'abord, les hommes de Julien Sablé ont été inexistants et ont encore perdu sur un score fleuve (4-0). Les Verts n'ont plus gagné un match en Ligue 1 depuis le 14 octobre contre Metz. Quinzièmes au classement (avant les rencontres de leurs poursuivants, ce samedi soir), ils ne sont plus qu'à cinq points de la zone de relégation. Bref, Saint-Etienne est en chute libre.
Tous les maillons du club semblent céder les uns après les autres. Vendredi, c'est ainsi Stéphane Ruffier, le gardien emblématique - et capitaine contre Monaco en l'absence de Loïc Perrin - qui a craqué le premier. Furieux après le troisième but monégasque à la 53e minute, il s'est rué vers l'arbitre de touche et l'a approché de trop près. Son attitude a été jugée intimidante par les hommes en noir et l'arbitre Amaury Delerue a décidé de l'expulser. Premier moment cocasse de la soirée.
Le deuxième intervient quelques secondes plus tard seulement. Car en quittant la pelouse, le gardien s'arrête devant Laurent Paganelli, le consultant de Canal+, et lui livre sa réaction à chaud: "Il n'y a rien du tout! Je vais juste le voir et je lui parle à l'oreille parce qu'il y a du bruit. Et je lui dis qu'il y en a deux [des joueurs monégasques] qui sont hors-jeu. C'est tout. Puis il vient et me met un rouge!". C'était probablement la première fois qu'un joueur expulsé donnait une interview en cours de match.
Le président pète les plombs, les joueurs protégés par des CRS
Mais la soirée ubuesque n'en reste pas là. Sitôt son gardien expulsé, le président du directoire stéphanois, Roland Romeyer, dégoupille. Il quitte en courant la tribune présidentielle et tente ensuite de pénétrer sur la pelouse pour s'expliquer avec l'arbitre de la rencontre et lui dire ses quatre vérités. Il doit être retenu par l'entraîneur Julien Sablé et par Samuel Rustem, le responsable du stade, obligé de le ceinturer pour le conduire au vestiaire.
Le match ira tant bien que mal jusqu'à son terme. Mais pour les protéger de leurs propres supporters, au bord de la crise de nerfs, les joueurs ont dû être escortés par une escouade de CRS jusque dans leur vestiaire au coup de sifflet final.
Pendant ce temps, en dehors du Chaudron, des Ultras ont provoqué des incidents et là aussi, les CRS ont dû intervenir. Saint-Etienne semble plus que jamais au bord du gouffre. Pour sauver le club et enrayer sa chute libre, les dirigeants ont promis un plan de bataille articulé autour d'un mercato fort, d'un management renforcé et de la recherche d'un nouvel investisseur. Il faudra faire vite. Pour les Verts, le temps est désormais compté.