Le ministère des Transports a publié mercredi une liste des ponts qui nécessitent des travaux. Le gouvernement français veut rassurer, après la catastrophe de Gênes, qui a coûté la vie à des dizaines de personnes il y a un mois.
Suite à l’effondrement du viaduc de Gênes, qui a fait 43 morts le 14 août, le gouvernement français avait annoncé un état des lieux des infrastructures routières de l’Hexagone. C’est désormais chose faite : vingt-trois ponts ont besoin de travaux en priorité, a annoncé le ministère des Transports mercredi 26 août sur son site internet.
La liste publiée par le ministère reste encore partielle : elle ne concerne pour l'instant que 164 ouvrages importants - 42 directement entretenus par l'État et 122 autres confiés aux sociétés autoroutières - sur les quelque 24 000 ponts que compte le réseau national.
Les ouvrages sont classés en cinq catégories du 1 très satisfaisant aux 3 et 3U nettement plus préoccupants. "Cette classification de l'état des ponts est un outil pour indiquer le niveau des réparations nécessaires et leur degré d'urgence. Elle ne traduit pas de risque de sécurité", a voulu rassurer le ministère.
La plupart des ponts entrent dans la catégorie 2, avec des "défauts mineurs", ou 2E, sous-catégorie de la précédente "dont les risques d'évolution des désordres peuvent à court terme affecter la structure".
La catégorie 3, celle des "ouvrages dont la structure est altérée et nécessite des travaux de réparation, sans caractère d'urgence", comprend 21 ponts.
Les viaducs d’Echinghen et de Caronte prioritaires
Deux ouvrages ont été classés en catégorie 3U, qui regroupe "les structures gravement altérées et qui nécessitent une intervention urgente." Il s’agit du viaduc d'Échinghen près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) sur l'A16 et celui de Caronte sur l'A55 à Martigues (Bouches-du-Rhône).
Les deux ouvrages sont en travaux, et le second est virtuellement déjà sorti de la catégorie 3U. Les visites d'évaluation ont lieu tous les trois ans en moyenne. Elles s'intercalent entre des contrôles annuels et des inspections détaillées tous les six ans.
"On a des ponts qui ne sont pas tous tout neufs", a déclaré Elisabeth Borne, mercredi 26 septembre sur CNews. "Je n'ai pas attendu la catastrophe de Gênes pour agir sur l'entretien, la remise en état du réseau national".
Budget en augmentation
Un audit indépendant du réseau non concédé que la ministre a commandé en 2017 a démontré qu'il faut refaire plus de la moitié des chaussées et qu'un tiers des ponts doivent être réparés.
Dans 7 % des cas, les dommages ont été jugés plus sérieux, présentant un risque d'effondrement à terme si rien n'est fait.
L'audit préconisait d'augmenter le budget consacré à l'entretien du réseau à environ 1 milliard d'euros par an. Le gouvernement entend le faire passer à 930 millions d'ici 2023.
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