Selon le dernier baromètre du Journal du Dimanche, la cote du chef de l'Etat continue de progresser lentement mais sûrement. Un phénomène fruit d'une combinaison de facteurs.
Emmanuel Macron réussira-t-il à briser le métronome de l'impopularité qui a plombé ses trois prédécesseurs? Si l'on en croit le dernier baromètre publié par Le Journal du Dimanche, titré "Macron a inversé la courbe", le président de la République rebâtit patiemment sa cote d'approbation auprès de l'opinion publique. En récupérant six points entre novembre et décembre pour s'établir à 52% de Français satisfaits, Emmanuel Macron a opéré un revirement inédit en mettant fin, du moins pour l'instant, à la chute qu'il avait entamée durant l'été.
Qu'il s'agisse de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande, tous ont connu une brutale chute de popularité dès la première année de leur mandat pour des raisons diverses. Aucun, excepté peut-être Chirac au bout de plusieurs années -et grâce à la cohabitation avec Lionel Jospin-, n'a réussi à redresser la courbe. Plusieurs facteurs expliquent ce répit offert à Emmanuel Macron.
Une opposition politique effritée
Comme l'a résumé ce dimanche pour Europe 1 le directeur général de l'institut de sondage Ifop, Frédéric Dabi, le fondateur d'En Marche profite du "big bang électoral qu'il a lui-même contribué à créer". Ce chamboulement politique, largement tributaire de l'élection présidentielle et des législatives qui ont suivi, a accouché d'une opposition totalement éclatée.
La gauche, réduite à sa portion congrue après l'effondrement du Parti socialiste, est dominée médiatiquement par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Le député des Bouches-du-Rhône, dont le groupe ne compte que 17 élus à l'Assemblée nationale, a cherché à se positionner durant l'automne en tant qu'opposant numéro un à la politique gouvernementale. Mais le bretteur de la gauche antilibérale n'a pas réussi à coaliser un bloc menaçant, que cela soit du côté des syndicats, des communistes ou d'autres éléments plus embryonnaires de ce spectre. On pense par exemple au nouveau parti fondé par Benoît Hamon.
C'est ce qui explique que, lors du débat parlementaire autour des ordonnances portant réforme du droit du travail, LFI n'ait pas réussi à générer le vent protestataire espéré. Un phénomène que François Hollande a résumé de façon cruelle sur RTL vendredi, en déclarant qu'avec un adversaire comme Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron avait "de beaux jours devant lui".
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